Faisant feu de tout bois, le dirigeant de la scierie des trois vallée se rapproche de la MSA Midi-Pyrénées Sud. Il signe, dans la foulée, un contrat de prévention. Grâce à cela, il obtient une participation financière et surtout profite des conseils avisés de Matthieu Navarro, conseiller en prévention à la caisse de MSA, pour l’identification des risques, des moyens de prévention, l’achat de matériels : « Nous nous sommes donnés pour objectif de réduire les nuisances de type poussières, bruits, conditions climatiques… et nous avons cherché à diminuer certaines contraintes gestuelles et posturales ».
Réduire les nuisances à la source
Ils envisagent un projet global autour du remplacement de l’élément clef de la scierie, la scie de tête, qui débite les grumes de bois. « Elle était obsolète. Le scieur était installé dans une cabine vitrée sous un hangar ouvert aux quatre vents. L’été et l’hiver, ce n’était pas génial. »
La nouvelle cabine est maintenant chauffée, climatisée et isolée du bruit. Un avantage non négligeable dans ce lieu où cohabitent des machines et des systèmes d’aspiration très bruyants. « Le scieur est maintenant dans un “cocon” sécurisé, plus confortable et, de ce fait, il est plus efficace pour réaliser les tâches sensibles. » Des caméras ont même été installées dans la scierie avec des moniteurs dans la cabine, ce qui permet à l’ouvrier d’avoir une visibilité sur les endroits masqués, la circulation des salariés autour de sa machine, etc. De quoi prendre les bonnes dispositions de sécurité, comme d’arrêter la scie au cas où un accident se profile.
Enlever une tâche pénible et peu gratifiante
Le contrat de prévention signé avec la MSA vise aussi les nuisances environnementales, notamment l’exposition aux poussières de bois. Elles sont la deuxième cause de cancers professionnels reconnus après l’amiante. L’entreprise privilégie la protection collective et cherche à capter la nuisance au plus près de sa source. « Nous avons mis en place une ligne d’aspiration des poussières au niveau de la scie de tête, mais aussi sous les tapis vibrants qui transportent le bois et remettent en mouvement les particules », ajoute Matthieu Navarro.
La scierie des trois vallées s’est attaquée au risque musculo-squelettique en minimisant la manutention et le port de charges à proximité de la scie de tête. Le slabber, un petit broyeur qui rogne le bois après que la grume a été écorcée, enlève la tâche pénible et peu gratifiante pour l’ouvrier de sortir les déchets de bois pour les amener au broyeur. « Le fait de surélever la scie de tête a rendu plus facile le nettoyage sous la machine. C’est faire d’une pierre deux coups, puisqu’on sait que travailler dans un endroit propre, c’est diminuer les risques de chutes, d’entraves, etc. »
Un an après la signature du contrat de prévention, l’entreprise peut s’enorgueillir de voir ses conditions de travail s’améliorer en même temps que sa productivité. « Le chef d’entreprise, qui donne les programmes de coupes et les cadences, a même révélé que ses salariés travaillent plus vite et qu’il a lui-même parfois du mal à les suivre ! Parce que les outils sont plus performants et mieux sécurisés, ça travaille mieux. Bref, c’est tout bénéf’ ! »
Les contrats de prévention
La MSA accompagne de longue date les entreprises du secteur bois, notamment par le biais de contrats de prévention. Le chef d’entreprise s’engage dans un projet de prévention d’une durée maximale de trois ans ; il est appuyé par le conseiller en prévention de la MSA pour un diagnostic des risques professionnels, une démarche participative des salariés, la recherche et la mise en place de meilleures solutions pour améliorer la sécurité.
Dans les scieries, les risques ciblés sont les manutentions manuelles, les postures pénibles, le bruit, les vibrations, les risques chimiques, les poussières de bois, les machines, outils, véhicules et matériels (projections, coupures, collisions, chocs, chutes… liés notamment à divers objets et à des végétaux). En 2016, 12 contrats ont été signés dans ce secteur (et 207 depuis l’origine du dispositif).
Plus d’infos sur le site : ssa.msa.fr