Comment avez-vous décidé d’offrir cette possibilité aux familles avec un enfant en situation de handicap ?

Quand j’étais jeune animateur, j’ai travaillé dans un village vacances où un animateur handicap était présent tout l’été pour que les familles puissent profiter de cet accompagnement. Avec l’AVMA, nous avons structuré notre offre en ce sens. Nous pouvions être face à des familles dont on pouvait difficilement accueillir l’enfant dans les clubs ados ou enfants.

Un animateur prend normalement en charge une dizaine d’enfants. Lorsque l’un d’entre eux a un handicap, il faut souvent une personne dédiée pour s’occuper de lui. Nous voulions offrir ce service, nous avons donc mis en place le dispositif «De vraies vacances». Trois villages de l’AVMA le proposent : le Domaine de Pyrène à Cauterets (Hautes-Pyrénées), celui de Lou Capitelle à Voguë (Ardèche), et La Châtaigneraie à Maurs (Cantal). Depuis 2 ans nous avons également un partenariat avec le réseau « Passerelles ».

Comment fonctionne ce service ?

Un animateur dédié, pris en charge par l’AVMA, est présent pendant la très haute saison. Nous bâtissons un programme avec la famille pour la semaine, avec des espaces de liberté pour les parents pouvant aller jusqu’à la journée. Cela dit, nous avons envisagé ce service avec une double entrée : outre le répit des parents, nous voulons intégrer les enfants dans les clubs. En fonction du type de handicap, nous allons pouvoir atteindre l’un ou l’autre, ou les deux objectifs.

Si le handicap est très lourd et nécessite une surveillance continue, sans possibilité d’associer le jeune aux activités du groupe, les parents ont l’opportunité de faire des sorties ensemble à la journée ou à la demi-journée, pendant que l’animateur est aux côtés de l’enfant. Lorsque le handicap le permet, l’animateur est là pour qu’il profite pleinement du club ados ou enfants. Le jeune est mis en confiance, rassuré, et participe aux activités et à la vie du village.

Il n’est donc pas question seulement de répit pour les parents comme cela peut être le cas dans des structures dédiées à l’accueil d’enfants en situation de handicap. Trop souvent, ceux-ci peuvent être «  ghettoïsés ». Nous leur proposons des vraies vacances, comme tout le monde. Avoir un animateur à disposition fait tomber la barrière du handicap.

Quelles sont vos perspectives ?

Notre proposition est concentrée pour l’instant sur la très haute saison. Mais le dispositif n’est pas encore assez connu. L’objectif serait d’accueillir 1 à 2 enfants en situation de handicap par semaine l’été, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Pour cela il est nécessaire d’améliorer le « repérage » des familles bénéficiaires via les MSA.

Nous réfléchissons aussi à la possibilité d’envisager le service pendant les vacances d’hiver. Il faut bien sûr trouver le bon animateur : la proposition de contrats courts peut être un frein, une problématique à laquelle nous sommes d’ailleurs confrontés sur l’ensemble de nos métiers de saisonniers. Mais au-delà de cette difficulté, ce n’est que du bonheur.

Il n’y a aucune optique économique derrière ce projet – nos structures affichent complet en haute saison – il s’agit d’une orientation forte de l’AVMA, une part constitutive de son ADN. Nous sommes en plein dans l’action sociale, dans l’objet même de nos villages, celui de permettre un départ en vacances pour tous. C’est la base du tourisme social et familial.

Au service des vacances pour tous

Les villages de l’AVMA sont des partenaires privilégiés des services d’action sanitaire et sociale des MSA pour la promotion du droit aux vacances.

Leurs liens étroits favorisent l’expérimentation ou la pérennisation de projets de tourisme social, répondant à des problématiques particulières et diminuant les situations inégalitaires.

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