Vivement ce soir qu’on se couche de Maryse Hanriot-Colin
DISTRIBUTION DES PERSONNAGES
L’auteure de la pièce : Maryse Hanriot-Colin
Les comédiens de la Cie théâtrale du Pontot d’Étalans (Doubs)
Lucrèce Boiteux, présidente de la MSA de Franche-Comté
Julien Breuillard, responsable de la prévention des risques professionnels (MSA de Franche-Comté)
Viviane Cheveux, conseillère en prévention référente sur les risques psychosociaux (MSA de Franche-Comté)
L’association santé éducation et prévention sur les territoires (Asept), partenaire
Le rire, omniprésent
La scène est à l’espace du Marais, à Saône (Doubs)
Julien Breuillard, se lançant dans une tirade : en 2019, dans le cadre des objectifs du plan santé-sécurité au travail 2016-2020 de la MSA, nous organisons une réunion-débat « Et si on parlait du travail ». Mais nous cherchons à compléter le dispositif. Nous voulons toucher le grand public sur un sujet sérieux — les risques psychosociaux — en adoptant un mode ludique. Nous optons pour le théâtre parce que c‘est du spectacle vivant : nous voulons donner à voir la vie, pas la mort ! Notre credo : rire, partager, s’informer. Par ce biais, nous souhaitons promouvoir la MSA en mettant en avant l’action complémentaire des délégués et du personnel de la caisse. Ce que nous aimerions : parvenir à planter une graine dans la tête des gens pour qu’ils se souviennent que des dispositifs existent si d’aventure ils se retrouvent confrontés, dans leur entourage, à une situation de burnout ou de risque suicidaire chez un agriculteur. Qu’ils deviennent des sentinelles capables d’alerter la MSA en cas de nécessité. Tout cela n’aurait pas été jouable sans le soutien de Lucrèce Boiteux.
Lucrèce Boiteux, très à l’aise, très souriante : c’est vrai qu’avec Julien, nous avons bien défendu cette initiative auprès du conseil d’administration de la MSA de Franche-Comté. Il ne faut plus que les risques psychosociaux (RPS) soient un sujet tabou. Dans le contexte de la sortie du film Au nom de la Terre, nous voulions prendre le contrepied de cette fin tragique, donner une vision positive. Il est possible d’enrayer l’engrenage, la logique du surmenage. Ce n’est pas imparable : quand on libère la parole, les êtres se sentent mieux. C’est ce que fait la MSA grâce au service téléphonique Agri’écoute. Mais également par les interventions de son action sanitaire et sociale, de sa prévention des risques professionnels, de sa santé au travail, de son Asept, etc. N’oublions pas qu’au-delà de ses missions régaliennes, la MSA joue un rôle dans l’animation des territoires, c’est inscrit dans le code rural.
Julien Breuillard : j’ai contacté plusieurs troupes de théâtre sur mon secteur. Je cherchais des compagnies constituées d’agriculteurs ou de personnes vivant à la campagne. Maryse Hanriot-Colin a accepté de travailler sur le thème des RPS. Initialement, nous voulions adapter le roman de l’auteure franc-comtoise Odile Talon, Les tournesols ne fleuriront pas. Mais la version de Maryse proposait une fin heureuse, contrairement au récit originel. L’auteure n’a pas donné son accord pour que la pièce soit jouée sous cette forme. Finalement, les BTA du lycée agricole de Vesoul ont donné deux représentations fidèles au texte d’Odile Talon, à la satisfaction de l’auteure. Et Maryse a eu carte blanche pour écrire une pièce comique sur le thème de la ruralité, des rapports entre les agriculteurs et les néo-ruraux : Vivement ce soir qu’on se couche. L’objectif est de faire venir un maximum de monde et d’en profiter pour glisser des messages de prévention en préambule de la pièce, en faisant intervenir Lucrèce Boiteux et Viviane Cheveux. Et en projetant un film d’une vingtaine de minutes produit par la caisse et l’un de nos délégués. L’opus relate des témoignages d’agriculteurs et fournit des précisions sur les RPS, notamment grâce à l’intervention du Dr Jean-Jacques Laplante, directeur de la santé à la MSA de Franche-Comté.
Maryse Hanriot-Colin, l’œil pétillant : si je fais du théâtre, c’est pour que les gens oublient leurs soucis. C’est une thérapie. Je me suis lancée dans l’écriture parce que la troupe ne trouvait plus de textes à jouer. Généralement, je pars d’une idée et une fois que je la tiens, j’en dévide le fil pour échafauder le reste de l’histoire. Quand je suis dedans, mon cerveau entre en ébullition et les idées se succèdent très très vite. Tellement vite que ma main a du mal à suivre. Comme j’utilise un stylo, c’est pratiquement illisible, quasi phonétique. Après, je retape le texte sur mon ordinateur. J’écris toujours des pièces dans la veine comique, en pensant, dans la distribution des personnages, à chaque membre de la compagnie. C’est une affaire de famille. Dans la troupe, on retrouve ma sœur, ma nièce, ma fille, mes deux petits-fils… Je leur ai tous filé le virus.