Depuis un mois, le parking du village vacances, situé au sud de “l’île aux mimosas”, est désespérément vide, confinement oblige. Seuls Jérôme et Julien arpentent quelques heures dans la journée les allées pour entretenir les lieux et les espaces verts. Une situation inédite pour Philippe Herbaut, directeur depuis 12 ans. « Le samedi 14 mars, nous avons fait le pot d’accueil pour les vacanciers fraîchement arrivés. Le lendemain à 11 h, c’était le pot de départ. »
Mais si on pousse les portes du restaurant, on découvre tout de même une certaine agitation en cuisine. Il est 8h, Franck, Martial et Jérôme s’activent derrière les fourneaux tandis que Loïc et Sébastien préparent les paniers repas avant le début des livraisons à 10h30. En effet, Les Quatre vents c’est aussi un Esat, un foyer d’hébergement, un foyer de vie pour les personnes handicapées vieillissantes ainsi qu’un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), pour des habitants de l’île. L’Esat assure à travers ses ateliers des prestations pour le village vacances, mais aussi pour des collectivités, des entreprises locales et des particuliers : jardin espaces verts, hôtellerie, restauration collective et traiteur, blanchisserie, ménage.
Maintenir le lien
« Après avoir fermé le village vacances et les ateliers de l’Esat, ceux qui le souhaitaient sont rentrés chez eux ou dans leur famille, explique Philippe Herbaut. On a ensuite mis en place des équipes tournantes en cuisine et en portage afin de continuer à produire des repas pour nos foyers ainsi que pour les personnes de notre accueil de jour, à la résidence Vents des îles, et ceux du SAVS, qui sont chez eux. » Une trentaine de membres du personnel sont mobilisés, sur 53 habituellement.
Parallèlement, le déclenchement du plan bleu dès le mercredi 19 mars a aidé à réorganiser tout le travail médico-social, avec un protocole de désinfection et des procédures sanitaires très strictes, les personnes extérieures étant interdites d’entrer. « Nous disposons d’un stock d’équipements de protection pour assurer certains soins de base, et des distributeurs automatiques de gel hydroalcoolique étaient déjà en place. Nous sommes très vigilants car nous hébergeons dans nos foyers des personnes âgées et fragiles, avec des pathologies cardiaques ou pneumologiques parfois compliquées. Nous avons également mis en place un numéro de téléphone avec notre psychologue en cas de nécessité. Elle-même peut les contacter directement ou les familles. Et ils peuvent bien sûr prendre rendez-vous avec notre médecin psychiatre. La situation a bien été comprise par nos résidents. On va voir tous les jours comment ça se passe, on écrit aux familles chaque semaine. Le plus important c’est de maintenir le lien. »
Les 85 personnes suivies au quotidien semblent être entre de bonnes mains, et peuvent même rejoindre certains ateliers jeux ou activités manuelles réduites à deux ou trois participants. En attendant de meilleurs jours, les résidents peuvent profiter des bons petits plats variés réalisés avec des produits locaux et beaucoup d’amour.