Saint-Pierre-des-Landes en Mayenne. Dimanche 19 juin. Sébastien Huard boucle sa valise. Demain, il entame une semaine de formation à Aix-en-Provence. Il quitte sa ferme et ses animaux l’esprit tranquille. Manque de cœur ou de conscience professionnelle ? Impossible d’imaginer cela chez cet homme dont la vie tourne autour de deux vocations, l’élevage et être sapeur-pompier. S’il part serein, c’est parce qu’il sait que l’on va bien s’occuper de ses bêtes.

« Nous partons moins stressés »

Nommé lieutenant, il suit une formation de vingt jours répartis sur trois semaines non consécutives et fait appel au service de remplacement de la Mayenne, qui a signé une convention avec le service départemental d’incendie et de secours et Créavenir, du Crédit mutuel, depuis 2015. « J’ai déjà eu l’occasion de voir la personne qui me remplace plusieurs fois cette année. Ce sont des agents du service de remplacement de notre secteur, nous les connaissons. Ce n’est pas un inconnu qui vient. »

Agriculteur et sapeur-pompier volontaire, une double casquette qu’il n’est pas seul à porter dans la petite caserne de seize personnes où opère Sébastien. « Nous sommes plusieurs agriculteurs sur notre commune, nous avons beaucoup de disponibilités en journée. Nous sommes d’astreinte une semaine sur trois. »

Renouvelée l’année dernière, la convention est un atout pour le territoire car elle incite les agriculteurs qui le souhaitent à s’engager comme sapeurs-pompiers volontaires. « C’est formidable ce partenariat. Avant, j’avais des collègues qui se mettaient au boulot à 4 h du matin pour s’occuper de leur exploitation avant de partir en formation. Ils revenaient le soir à 18 h et enchaînaient avec la traite des vaches. Ils rentraient à la maison entre 21 et 22 h, et le lendemain à 4 h, c’était reparti. Désormais, nous partons moins stressés puisqu’il y a quelqu’un qui assure le travail sans que l’on ait à sortir un centime. »