Les orientations et propositions du rapport Libault ont pour objet de fournir la matière pour une politique nouvelle et forte du grand âge en France. L’ambition est partagée par tous les acteurs de la concertation : notre pays doit passer d’une gestion de la dépendance à un véritable soutien à l’autonomie, porté en partie par une loi. Mais beaucoup de mesures ne sont pas de niveau législatif. 

Ces propositions doivent permettre de faire toute sa place au grand âge dans une stratégie de protection sociale du XXIe siècle cohérente qui, par l’exercice de la solidarité nationale, entend développer et soutenir l’autonomie de chacun, tout au long de sa vie. 

Elles n’ont pas toutes pour objet d’accroître les financements dédiés aux structures de prise en charge ou aux ménages. L’effort financier est certes indispensable. Mais il s’agit surtout d’une transformation en profondeur de l’organisation de l’accompagnement des personnes âgées, à travers la notion de parcours de la personne âgée, une transformation de la formation des personnels et de leurs conditions de travail, notamment à travers des leviers managériaux, et plus largement une transformation de la manière dont est appréhendé le grand âge, à travers par exemple un effort de prévention et d’adaptation du cadre de vie dans une logique inclusive. Sont également proposées des pistes d’économies et d’efficience permettant de conforter la viabilité budgétaire de la réforme. 

Ces 175 propositions font sens dans leur globalité. Elles se renforcent mutuellement. L’ambition de ce rapport est de créer un cercle vertueux entre l’attractivité des métiers, l’amélioration de la qualité du service en Ehpad comme à domicile, la transformation de l’offre, un cadre de vie plus adapté, la diminution du reste à charge pour les familles, la prévention de la perte d’autonomie. L’objectif est de permettre le libre choix et une meilleure qualité de vie pour les personnes âgées, dont la citoyenneté doit être pleinement reconnue. Elles font sens pour que le regard que nous portons sur nos aînés soit demain le signe d’une société forte et solidaire. 

Dix propositions clés :  

1. La création d’un guichet unique pour les personnes âgées dans chaque département, avec la mise en place des maisons des aînés et des aidants. 

2. Un plan national pour les métiers du grand âge pour lancer une mobilisation large, dans la durée, en faveur de l’attractivité des métiers du grand âge et d’une meilleure structuration de la filière.

3. Un soutien financier de 550 millions d’euros pour les services d’aide et d’accompagnement à domicile, afin d’améliorer le service rendu à la personne âgée et de revaloriser les salaires des professionnels.

4. Une hausse de 25 % du taux d’encadrement en Ehpad d’ici 2024 par rapport à 2015, soit 80 000 postes supplémentaires en proximité de la personne âgée, pour une dépense supplémentaire de 1,2 milliard d’euros.

5. Un plan de rénovation des locaux de 3 milliards d’euros sur 10 ans pour les Ehpad et les résidences autonomie.

6. Améliorer la qualité de l’accompagnement et amorcer une restructuration de l’offre, en y consacrant 300 millions d’euros par an, vers une plus forte intégration entre domicile et établissement, pour des Ehpad plus ouverts sur leur territoire.

7. Une baisse du reste à charge mensuel de 300 € en établissement pour les personnes modestes gagnant entre 1 000 et 1 600 € par mois.

8. Une mobilisation nationale pour la prévention de la perte d’autonomie, avec la sensibilisation de l’ensemble des professionnels et la mise en place de rendez-vous de prévention pour les publics fragiles.

9. L’indemnisation du congé de proche aidant et la négociation obligatoire dans les branches professionnelles pour mieux concilier sa vie professionnelle avec le rôle de proche aidant.

10. La mobilisation renforcée du service civique et, demain, du service national universel, pour rompre l’isolement des personnes âgées et favoriser les liens intergénérationnels.

MSA : une action sociale gérontologique innovante


Quatre thématiques s’inscrivent dans la politique d’action sanitaire et sociale gérontologique de la MSA : les promotions du bien vieillir, de l’accompagnement à domicile, du soutien aux aidants, et la lutte contre l’isolement.  


Promouvoir le bien vieillir. Dans le cadre de la convention interrégime signée en janvier 2014 entre la MSA, la Cnav et le RSI, trois axes ont été retenus, parmi lesquelles la mise en place des programmes d’actions et d’ateliers collectifs de prévention à destination de publics ciblés sur l’ensemble des territoires (ateliers de prévention santé multithématiques, de stimulation cognitive Peps Eurêka, nutrition ou équilibre, conférences et théâtres-débats, actions en faveur du lien social). 


Favoriser l’accompagnement à domicile en harmonisant la politique de prévention de la perte d’autonomie des retraités les plus fragiles. Dans ce champ, il faut citer, entre autres, la prestation d’aide au retour à domicile après hospitalisation — un dispositif qui doit permettre un retour plus rapide à domicile, dans de bonnes conditions, afin d’éviter les risques de ré-hospitalisation et donc de perte d’autonomie — ainsi que l’offre de service à domicile (service à la personne fédérés dans le réseau Laser emploi, la téléassistance Présence verte).


Promouvoir le soutien aux aidants. Accompagner, soulager et valoriser ceux qui partagent le quotidien de personnes âgées constitue en MSA un domaine d’action prioritaire de la politique d’action sanitaire et sociale avec deux préoccupations majeures: le répit à domicile des aidants (service Bulle d’air) et la santé des aidants. 


Lutter contre l’isolement. Pour répondre à cet enjeu, la MSA propose de mettre en place sur les territoires des « chartes territoriales des solidarités avec les aînés ». Une centaine de charte ont déjà été mises en place. Leur objectif est de : redynamiser l’ensemble des liens de solidarités (familiaux, voisinage, générations, associatives…) autour et avec les ainés, reconstituer une offre de services à caractère plus professionnel adaptée et dimensionnée aux besoins sociaux et médicaux prioritaires. 
 
Enfin, les Marpa (maisons d’accueil et de résidence pour l’autonomie) proposent une  solution alternative d’hébergement de proximité favorisant la participation à la vie sociale et le maintien de l’autonomie.