À la fois agents d’état civil, gestionnaires des infrastructures ou garants du budget communal, les secrétaires de mairie sont multitâches et accompagnent les élus et les habitants au quotidien. Dans la Somme, département qui compte le plus grand nombre de maires agriculteurs, Sandra Thibaudet s’épanouit pleinement dans ces fonctions.
Le bras droit de 3 maires
Énergique, enjouée, visiblement attachée à son rôle au sein de la municipalité, Sandra Thibaudet se fait la porte-parole des secrétaires de mairie.
« C’est un beau métier, passionnant », témoigne celle qui est entrée dans la fonction publique territoriale en 2015. « Chaque semaine est différente du fait de la diversité des missions et des projets locaux qui s’offrent à nous. »
Ce que Sandra Thibaudet préfère le plus : « Être à la fois au service de la commune et des usagers, au bureau et sur le terrain ». À 49 ans, elle partage son temps de travail dans trois mairies de petits villages (Éclusier-Vaux, Bazentin, Aveluy) et est employée par la Communauté de communes du Pays du Coquelicot.
« Tout est une question d’organisation et surtout d’adaptation », souligne la Samarienne. « Le métier requiert d’être polyvalent, précis et disponible, mais je recommande de s’y intéresser car, humainement, il apporte énormément ».
2 000 postes vacants
Justement, dès le mois d’avril 2024, les secrétaires de catégorie C pourront être promus en catégorie B. Une avancée salariale, actée par l’Assemblée nationale et la loi du 30 décembre 2023, visant à redynamiser une profession souffrant d’un manque d’attractivité.
« Sincèrement, c’est juste et mérité », soutient le bras droit de 3 maires. « C’est un pas vers une plus ample reconnaissance du métier et j’espère que cette mise en lumière va aider certaines communes qui peinent à recruter des secrétaires de mairie. » Les collectivités ont jusqu’en 2028 pour revaloriser ces couteaux suisses de la ruralité.
Susciter des vocations
La France compte 23 000 secrétaires de mairie, exerçant sur 30 000 communes (de moins de 3 500 habitants). Presque exclusivement féminine (94 %), la profession est en tension : il manque près de 2 000 secrétaires sur le territoire et l’évolution de la pyramide des âges montre qu’un nombre important de départs en retraite est à anticiper dans les années à venir. En revalorisant statuts et compétences, le gouvernement espère redorer l’intérêt pour le métier.