En 2017, Alexandre Allain a reçu une greffe des deux poumons. Atteint de mucoviscidose(1) depuis la naissance, sa capacité respiratoire a diminué drastiquement, jusqu’à atteindre les 6 %. Cette greffe lui a permis de revivre. Mais surtout, de pouvoir profiter à fond de sa passion : le sport.
Depuis, il enchaîne les projets, notamment les défis sportifs. Il a traversé une partie de l’Atlantique à la voile, couru le Marathon de Paris, participé à un triathlon de l’extrême appelé Half Ironman, littéralement « mi-homme de fer », comprenant 1,9 km de natation, 90 km de vélo et 21,1 km de course à pied, couru L’Ultra Marin – il a parcouru 175 km en relais, pour un temps total de 22h54, avec trois coéquipiers –, mais aussi écrit un livre autobiographique Un souffle d’espoir.
La flamme olympique : nouveau challenge réussi
« Depuis 10 ans, je me lance dans des projets d’aventure et sportifs pour sensibiliser au handicap et à la maladie », explique le jeune homme de 28 ans. Cette année, un autre challenge s’est présenté à lui. En janvier, cet habitant de Sablé-sur-Sarthe apprend qu’il fait partie des 11 000 personnes qui porteront la flamme pour les Jeux olympiques. C’est l’association Nous-mêmes qui dépose son dossier de candidature. Basée au Mans, dans la Sarthe, la structure dont il est le parrain a pour projet de proposer des habitats inclusifs par le biais de colocations ouvertes aux personnes en situation de handicap. Une idée qui plaît à Alexandre Allain. « Pour moi, c’est important qu’elles puissent avoir une vie comme tout le monde et être indépendantes », rappelle-t-il.
Moment chargé d’émotions
La flamme a commencé sa course le 16 avril en Grèce. Elle a ensuite débarqué à Marseille à bord du Belem, le dernier grand voilier français, construit à Nantes en 1896. Puis, elle circulera de torche en torche pendant 69 jours, sur 5 000 km et traversera en tout 52 villes en métropole et en outre-mer. Pour terminer sa course le 26 juillet, lorsque la vasque se substituera au chaudron pour ouvrir les Jeux. C’est à Sainte-Suzanne, en Mayenne, le 29 mai dernier, qu’Alexandre Allain reprend le flambeau aux alentours de 12h30. Entouré de ses amis, de sa famille et de ses partenaires, l’émotion est forte. Le moment pour lui de faire une rétrospective de tout ce qu’il a accompli jusqu’ici. « En plus de mes proches, j’ai vu tous ces inconnus qui m’attendaient à la sortie du bus. Je me suis rappelé les périodes difficiles que j’ai traversées. » Et même si pour certains, ce passage de flamme ne veut rien dire, pour lui, c’est important. « C’est un acte symbolique. Cette flamme, c’est un message d’espoir, une manière de dire à toutes les personnes qui attendent une greffe qu’il ne faut rien lâcher. Regardez où j’en suis aujourd’hui ! »
Plus que pour son propre plaisir, les exploits sportifs d’Alexandre Allain sont surtout un moyen de sensibiliser au handicap et à la maladie mais aussi au don d’organes qui lui a permis d’être là aujourd’hui. Son rêve ? Que le mot « inclusion » n’ait plus besoin d’exister. Car pour lui, plus les handicaps seront visibles dans la société, et plus ils feront partie de la « normalité ». « Quand j’étais petit, un enfant venait à l’école en fauteuil roulant et avec son chien. On avait l’habitude et ça ne nous semblait pas bizarre qu’un chien soit présent dans la classe. » Les Jeux paralympiques sont un excellent moyen de mettre en lumière ces « oubliés du quotidien ». Porter la flamme représente une occasion en or de toucher le grand public sur des sujets qui lui tiennent à cœur et qu’il défend avec détermination.
Les aidants dans l’ombre
Alexandre pense aussi aux aidants, ces personnes qui « sacrifient leur vie pour une autre », selon ses mots. « Mes parents ont toujours été présents, comme ma sœur et mon frère. » Il a d’ailleurs fondé une société de production audiovisuelle avec ce dernier. Ainsi, pour le jeune Sarthois, « il n’y a pas d’obstacle insurmontable », et il le prouve à travers ses réussites. Conférences, exploits sportifs, engagement… Alexandre Allain a encore de nombreux rêves à réaliser ! À 28 ans, sa course vers de nouveaux défis ne fait que commencer.
(1) La mucoviscidose est la plus fréquente des maladies génétiques héréditaires. Elle touche principalement les voies respiratoires et le système digestif.
Autobiographie
Dans Un souffle d’espoir, Alexandre Allain raconte son parcours d’athlète mais aussi son plus grand défi : une greffe bi-pulmonaire. Ce livre autobiographique, paru en 2021, est coécrit avec Gérard Schaller et publié aux éditions Broché.