« Solidarité », « entraide », « réactivité ». Ces mots reviennent maintes fois au cours d’une discussion avec Vincent Bertrand. Lorsqu’il évoque son parcours personnel et de délégué MSA, riche en rencontres comme en projets, l’Ardennais incarne les valeurs du mutualisme. Installé sur la ferme familiale depuis plus de trente ans, Vincent Bertrand est un agriculteur investi. Maire de Bouvellemont, commune des Crêtes préardennaises de 129 habitants, comme l’étaient son père et son grand-père avant lui, il a à cœur d’œuvrer en faveur du territoire. « Je prends toujours du plaisir à aller sur le terrain, à collaborer avec les acteurs, à faire bouger les choses. Jamais je ne vais à un rendez-vous à reculons. »

Porte-parole

Victime d’un accident du travail en 2009 – électrisé dans un champ suite à un passage trop proche d’une ligne à haute tension, l’agriculteur perd l’usage de ses jambes – Vincent Bertrand « découvre la MSA différemment » à ce moment-là grâce notamment à l’accompagnement qu’il reçoit. « Si tout n’a pas été simple au départ, j’ai rapidement décidé de parler de ce que j’ai vécu, de témoigner tout en faisant de la prévention auprès du public et des lycées. » Devenu porte-parole presque sans le savoir, porté par sa volonté de partager son expérience et d’aider les autres, il réalise un premier mandat d’élu entre 2015 et 2020, qui lui permet de multiplier les actions et interventions sur les risques, puis devient vice-président du collège des exploitants agricoles de la MSA Marne Ardennes Meuse.

Un homme devant un plan d'eau
Vincent Bertrand anime l’Action commune de la MSA et a œuvré dans ce cadre au nettoyage du lac des Vieilles Forges cet automne.

En plus de son travail sur l’exploitation, une centaine d’hectares, orientée en grandes cultures, l’administrateur de 54 ans s’engage pleinement à l’échelon local. « Nous formons une bonne équipe, c’est très intéressant. L’harmonie qui existe entre les différents collèges (salariés, exploitants et employeurs de main-d’œuvre, ndlr) est une force. On se dit les choses clairement et on avance avec transparence. En ce sens, il est important de pérenniser le modèle du régime agricole. »

Vincent Bertrand anime également l’Action commune et a œuvré dans ce cadre au nettoyage du lac des Vieilles Forges cet automne. À l’écoute du monde rural, il s’implique bénévolement au sein du réseau Sentinelles, dispositif de lutte contre le suicide en milieu agricole. « Notre métier est trop fortement impacté. Avec les diverses crises que traversent l’agriculture, nous nous devons d’être attentifs et réactifs face aux situations de fragilité. Il faut se montrer à l’écoute pour accompagner et orienter les personnes qui en ont besoin. » La main tendue du combattant Vincent Bertrand.

On se dit presque tout…

Qu’est-ce qui vous motive pour démarrer la journée ?
Après ce que j’ai vécu, les bonheurs simples de la vie me suffisent : le chant des oiseaux, les premiers rayons du soleil, le changement des saisons… 

Que sont devenus vos rêves d’enfant ? 
Ils se sont un peu transformés suite à mon accident, mais pas envolés. Aujourd’hui, j’ai 3 enfants en études supérieures et j’aspire à transmettre ma ferme de la meilleure des manières. 

Quels sont vos hobbies ? 
Le sport représente une ouverture d’esprit. Je pratique le basket fauteuil grâce auquel je trouve un équilibre entre la ferme et l’extérieur.