Pouvez-vous nous présenter Hectar ?
C’est un campus sans équivalent. Sa vocation est d’éclairer et d’apporter des solutions au monde agricole qui est confronté à deux grands enjeux : le renouvellement des générations avec 160 000 fermes à reprendre d’ici trois ans, et le réchauffement climatique. Sur 600 hectares, à 30 minutes de Paris, des personnes qui ne se croisaient pas ou peu se rencontrent et peuvent réfléchir ensemble !
C’est un centre de formation orienté sur l’entrepreneuriat agricole, une ferme en polyculture de céréales-élevage, un centre Agritech IA [intelligence artificielle] regroupant des codeurs et des développeurs, un accélérateur de start-up avec des espaces d’expérimentation, et une maison pédagogique qui accueille les scolaires pour les sensibiliser à l’agriculture de la fourche à la fourchette.
Hectar est un écosystème unique avec un socle de valeurs solide car les projets agricoles qui nous sont soumis doivent être viables sur le plan environnemental, économique et social. Les enjeux sont immenses. Nous voulons faire notre part. Il faut donc inventer une nouvelle façon d’avancer !
Vos étudiants ont fait leur première rentrée. Quel est le portrait de cette nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles ?
Nous avons identifié des profils variés. Une partie des troupes évolue déjà dans le milieu agricole au sens large et se retrouve face à des défis de reprises d’exploitations familiales. D’autres ont eu une première vie professionnelle sans aucun rapport avec leur projet actuel : ce sont les fameux néoruraux. Ils sont tous les bienvenus chez Hectar ; chacun peut trouver sa place.
Ces profils montrent que le secteur agricole reste attractif contrairement à ce que l’on pourrait penser. Cependant, nous voyons bien que les questions qui se posent sont celles du sens, des équilibres de vie, et du niveau de revenus. Les futurs chefs d’entreprises agricoles abordent leurs projets avec des exigences différentes de la génération précédente. Un dénominateur commun : le respect de l’environnement est au cœur des initiatives.
Une équipe de codeurs est également présente depuis début octobre. Chacun a son parcours propre, mais tous, à l’image de leur génération de jeunes trentenaires, ont une conscience aiguë des enjeux environnementaux et veulent être utiles. Codeurs et ingénieurs informatiques sont à l’origine de mutations profondes de notre monde : ils développent des algorithmes, des lignes de codes, des systèmes qui apportent des réponses et des solutions aux défis qui se présentent à nous. La tech et l’agriculture sont déjà en train de se rapprocher. Il nous faut accélérer et répondre à un marché de l’emploi très dynamique.
Pourquoi participez-vous à la table ronde sur le thème du renouvellement des générations en agriculture ?
L’innovation sociale est le grand défi du secteur, aussi bien pour les futurs chefs d’entreprises agricoles que pour les salariés. La façon dont les prochaines générations veulent travailler dans ces métiers est essentielle. Équilibre de vie, organisation du temps de travail, santé au travail, management, gestion des carrières et des talents sont des thématiques au cœur du projet Hectar.