Pour faire connaître les Dati auprès des professionnels de la filière forestière, la MSA de Picardie a organisé une journée de sensibilisation à l’utilisation de ces dispositifs. Une première pour la caisse. Cette présentation s’est déroulée fin juin, à Compiègne, dans l’Oise.
Étaient présents un bûcheron indépendant et son fils, le responsable d’une société de bois de chauffage (bûches) accompagné d’une salariée, deux représentants de l’office national des forêts (ONF) Seine Nord, cinq conseillers en prévention de la MSA de Picardie et deux représentants de sociétés, le directeur commercial de Deveryware, société de traitement de l’information, et un représentant de S. R. Tech, un fabricant de Dati. Le but : favoriser les échanges entre les participants.
Cette réunion était animée par Valentin Garot, conseiller en prévention des risques professionnels à la MSA de Picardie. Il est parti du constat suivant : « Le bûcheronnage génère un nombre élevé d’accidents de travail (AT) graves. En France, en 2015, le taux de fréquence des AT graves dans ce secteur d’activité est de 78,9 %. En Picardie, il est de 74,1 %. » Mais il a aussi remarqué que plus les secours interviennent rapidement, plus le bûcheron a de chance d’être sauvé. Et pour être secouru dans les meilleurs délais, il faut pouvoir alerter les secours aussitôt. Ce que permettent les Dati.
Les bûcherons se blessent souvent aux jambes avec les tronçonneuses et saignent abondamment. Être secouru rapidement est vital pour eux. « Attention, insiste-t-il. Ces appareils ne sont pas des moyens de protection, mais des systèmes d’alarme et d’assistance. Ils n’empêcheront pas l’accident de se produire, mais ils peuvent en réduire la gravité. C’est pourquoi il faut rester vigilant et respecter tous les moyens de prévention mis en œuvre pour ne pas se blesser. »
« À l’ONF, présentent Didier Mondin et Dominique Michel, depuis le mois de mai 2017, pour chaque tracteur des unités de production de l’agence de travaux Seine Nord, les chauffeurs d’engins, qui travaillent toujours seuls, sont obligatoirement équipés d’un Dati portatif. Constitué d’un boîtier porté dans un étui, il est affecté à chaque engin. » Le conducteur doit le porter sur lui et le mettre en mode de fonctionnement dès qu’il commence à travailler. Ce dispositif déclenche automatiquement une alarme en cas d’absence de mouvement du chauffeur. Ce qui alerte les secours.
Autre possibilité de l’appareil : une alarme peut être activée par le conducteur lui-même en cas de détresse. « Tous les chauffeurs d’engins forestiers, titulaires et suppléants, ont été formés à son utilisation. De plus, de l’apprenti au cadre, tous les salariés sont munis d’un téléphone mobile. Les bûcherons, qui travaillent en équipe de trois et sont tous sauveteurs-secouristes du travail, seront prochainement équipés d’un Dati. »
« Pour assurer la sécurité des salariés lors des travaux forestiers, les entreprises peuvent se tourner vers MSA services, signale Valentin Garot. La téléassistance Présence Verte propose un dispositif d’alarme pour les travailleurs isolés ». Le système est raccordé à une centrale d’écoute 24 heures sur 24, sept jours sur sept. L’opérateur propose deux outils de protection individuelle : un boîtier muni d’un bouton d’appel et un téléphone avec fonctionnalité d’alerte. La plate-forme d’écoute réceptionne les appels, identifie la personne, son activité et sa situation exacte grâce à la géolocalisation, et réagit en fonction de la situation.
« Pour alerter les secours, un téléphone mobile ne suffit pas, précisent les représentants des deux sociétés. Il faut utiliser un Dati. Le choix de la technologie se fait en fonction du métier, du type d’alerte (il vaut mieux un système qui traite l’alarme et met à disposition un moyen d’assistance. Ce n’est pas une obligation, c’est une forte recommandation) et de la couverture (choisir la fonctionnalité qui assure le suivi du travailleur lorsqu’il se trouve en zone blanche). On peut aussi combiner les différents réseaux de localisation. C’est au fabricant de paramétrer l’appareil en fonction des besoins de l’utilisateur. » Ils conseillent d’en choisir un qui permet une autonomie d’une journée de travail au minimum. Et recommandent de penser à le recharger tous les soirs en rentrant chez soi.