Claire et Aurélien, deux visages d’élèves et de la relève agricole française. Et deux accents gascons au phrasé chantant. Mais pas tout à fait les deux mêmes sons de clarine.
S’ils avouent une préférence pour le cours de zootechnie, pour ses apports concrets sur la manipulation et le comportement des animaux, entre autres – « Je ne comprends pas grand-chose mais ça m’intéresse », badine Claire – leurs points de vue diffèrent sur la pédagogie.
Trop de théorie ?
« J’en apprends plus avec mon père, qui est éleveur de brebis, qu’au lycée, où on nous enseigne trop de théorie », lâche Aurélien. Un propos tout de suite tempéré par Claire, dont la maman est également éleveuse de brebis, à Bagnères-de-Luchon : « J’en apprends beaucoup plus qu’à la maison ! ».
Des profils similaires, avec comme une évidence lorsqu’il a fallu opter pour l’enseignement agricole au sortir de la troisième : « J’ai toujours voulu reprendre l’exploitation de ma mère. J’adore les brebis, le contact avec les animaux », confie Claire. « Je suis dedans depuis tout petit : je voulais faire perdurer ça, l’agriculture est une bonne chose ! », s’exclame Aurélien.
Claire s’estime bien intégrée dans une classe qui ne compte que trois jeunes filles sur un effectif total d’une vingtaine d’élèves. Aurélien juge l’ambiance de cette petite structure « excellente ». Il déplore cependant les « jugements de plus en plus négatifs sur nos exploitations, y compris de la part des professionnels ».
Ce qui ne l’empêche pas de garder la niaque : « Mon projet est d’enchaîner sur une spécialisation dans la filière ovine avant de reprendre l’exploitation familiale, en agrandissant sa surface pour être financièrement plus à l’aise ». Pour Claire non plus, ça ne fait pas un pli : « J’aimerais poursuivre par un BTS et une formation pour apprendre à fabriquer du fromage ».