Pendant deux jours, les groupes, composés de data scientists, de développeurs, d’agronomes et d’étudiants ont travaillé ensemble pour mettre au point des prototypes sur le thème de « l’intelligence artificielle générative au service de l’agriculture ». Chaque invention s’est voulue une solution concrète à des problématiques puisées dans le quotidien des agriculteurs ou des organisations professionnelles agricoles. L’objectif escompté est d’améliorer voire de transformer les pratiques.
C’est l’équipe de la Mutualité sociale agricole, opérateur de la protection sociale, qui a ouvert le bal de la restitution au soir du 25 février en présentant son assistant vocal multilingue. Ce programme est né d’une difficulté rencontrée par les agents des caisses parfois amenés à accueillir un public d’adhérents non francophones.
Un traducteur qui parle plusieurs langues
Grâce à ce traducteur pas comme les autres, l’échange va devenir possible, et cerise sur le gâteau, il respectera les obligations en matière de protection des données personnelles. « Ce produit peut aider tout le réseau MSA. Le besoin est avéré. Nous sommes assez fiers de vous présenter ce résultat », a déclaré Antoine Leclercq, producteur owner (pour chef de projet en mode agile). À l’en croire, la prochaine étape pourrait être son déploiement dans 24 caisses.
Autre innovation, le simulateur d’impact du changement climatique sur la production agricole, conçu pour aider l’agriculteur à pérenniser son activité. Grâce à l’anticipation, ce dernier peut s’adapter aux aléas climatiques et changer ses méthodes de travail. C’est l’équipe des sociétés Ombrea et Total Energies qui en a défendu le concept.
Même volonté d’accompagner les producteurs avec le RoboDetect, imaginé par l’association RobAgri. Ce robot facilite l’épidémiosurveillance qui sert à détecter les maladies dans les cultures dans la phase de prévention.
De leur côté, l’entreprise France Limousin Sélection, la société informatique Inetum et des étudiants de l’école 42 ont mis au point un programme de prédiction de la performance des taureaux limousins. L’outil s’intéresse à la génétique bovine et permet d’améliorer la race. Il est déclinable à d’autres élevages.
Des chatbots ultra sophistiqués
Toutes les autres créations ont pour point commun d’être des chatbots assistants. Ces agents logiciels ciblent des publics comme les experts agronomes, les conseillers agricoles ou encore les chercheurs spécialisés dans le domaine avicole.
Selon les besoins, ils ont la capacité d’analyser en un temps record des données astronomiques puisées dans des bases de données fiables et de les synthétiser avec la même rapidité pour les mettre à disposition des professionnels. Leurs aides représentent un précieux gain de temps et de précision.
Si dans l’ensemble, ces prototypes ont été présentés comme des premières briques posées en l’espace de quelques heures de travail, appelées à être enrichies, ajustées et étendues à d’autres domaines, pour les deux jurés, Carole Caranta, directrice générale science et innovation à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae) et Bernard Ader, agriculteur et président du Conseil national de la résilience alimentaire, ce sont tous des solutions prometteuses pour le monde paysan.