Dans la famille Chassard, je demande la mère. Pascale, ou « Calou » comme on l’appelle amicalement dans le massif du Sancy. Passionnée et proactive, l’agricultrice est connue bien au-delà de son petit village de Saint-Diéry. Tout d’abord, parce que le fromage fermier – qu’elle fabrique dans son atelier après la traite des vaches – est prisé dans tout l’Hexagone. Mais aussi parce qu’elle est engagée dans plusieurs organismes du territoire.

« Faire entendre notre voix »

L’engagement, Pascale Chassard en fait tout un fromage. « Je me suis intéressée à la vie professionnelle et institutionnelle dès mon installation à la ferme en septembre 1996 et surtout quand mes enfants ont grandi. Pour moi, ça allait de pair, indique-t-elle. Au départ, je n’avais aucune idée du panel d’actions que pouvait mener la MSA sur le terrain. J’ai donc découvert mes missions au fil des mois et elles m’ont motivée. »

À la tête d’une exploitation laitière (le Gaec du Bois Joli) avec son mari, sa belle-sœur et son neveu, la Puydômoise prend à cœur son mandat. L’élue s’implique dans divers projets de proximité liés à la santé, la protection sociale ou au développement local. « Il faut savoir se rendre disponible en tant que relais et faire entendre notre voix mais j’ai pu nouer des amitiés fortes avec le temps et j’ai été marquée par mes rencontres. »

C’est ainsi que Pascale Chassard est aujourd’hui entrée au conseil d’administration de la MSA Auvergne et est devenue présidente de la commission de recours amiable, qui a pour objet de régler les différends d’ordre administratif.

Vivre ensemble

Mais ce qui anime le plus l’éleveuse est d’être au fait des problèmes de chacun des acteurs de la profession. « C’est une chance que l’on puisse élire nos responsables au sein du régime agricole et d’être en liens étroits avec les différents collèges (salariés, exploitants et employeurs de main d’œuvre), assure-t-elle. C’est en effet une forme de cohésion qui permet d’avancer de manière pragmatique. »

Adepte du vivre-ensemble, Pascale Chassard s’est ainsi engagée au gré des années au sein de structures connexes à la MSA. Comme par exemple la Maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie (Marpa) de Saint-Sauves. Ou encore en tant que membre active de l’Afdi (Agriculteurs français et développement international). « J’ai pris goût à aller vers les gens, à échanger, à garder le contact avec l’extérieur. Car la solidarité et l’entraide doivent demeurer des fondements de l’agriculture », souligne-t-elle.

La déléguée s’est donc naturellement mise à proposer des visites de sa fromagerie et à accueillir du public dans sa ferme de 110 bovins de races montbéliarde, ferrandaise et salers. Une propension à l’écoute et à la communication qu’elle partage avec son époux Patrice, actuel président du comité national des appellations d’origine protégée laitières, agroalimentaires et forestières à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao). Mais également avec ses enfants, Quentin, président du comité des fêtes de la commune, et Adrien, étudiant en médecine. Car la famille Chassard met la ruralité en étendard.

On se dit presque tout

Quels sont vos meilleurs souvenirs en tant qu’élue ?
Les découvertes de manière générale. En effet, être déléguée m’a souvent sortie de ma zone de confort et permis de découvrir les facettes du monde rural et ses difficultés.

Avez-vous un hobby ?
Oui ! J’appartiens à un groupe de danse traditionnelle auvergnate. J’adore ce folklore que nous devons préserver.

Le secret de la famille Chassard pour un saint-nectaire réussi, c’est…
de faire pâturer les vaches en montagne. Nous partons en transhumance avant l’été vers les sommets et cela apporte beaucoup au fromage.