Partant de son histoire personnelle, il s’est impliqué, en 2018, dans une action sur le burn-out en agriculture.
Quelles ont été vos motivations pour devenir délégué ?
L’humain. La MSA propose toute une palette d’aides et favorise le lien social. Ça me correspond bien. J’ai toujours été très engagé. Que ce soit au niveau syndical (JA, FDSEA), à la chambre d’agriculture ou chez Groupama. Mon père était délégué MSA. C’est lui qui m’a transmis ce besoin de m’ouvrir sur l’extérieur et de m’impliquer. C’est une bulle d’oxygène qui me permet de sortir de mon exploitation, de voir ce qui se passe ailleurs.
Comment voyez-vous votre rôle d’élu ?
J’aide les agriculteurs qui ont besoin d’être accompagnés, je les informe de ce que peut mettre en place la MSA pour eux. Je suis aussi une sorte d’ambassadeur du régime agricole. Si on était géré par le régime général, nous n’aurions ni guichet unique, ni cette écoute, ni cet accompagnement personnalisé. J’incite les agriculteurs à aller voter pour que nous conservions ce régime mutualiste. Je participe enfin aux actions sur le territoire avec les services de la MSA. Je me sers de ma proximité pour faire venir les gens.
En 2018, vous avez choisi de vous mobiliser sur le burn-out en agriculture. Pourquoi ?
J’ai vécu un épisode d’épuisement professionnel avec hospitalisation pendant trois semaines. On a organisé mon remplacement sur l’exploitation. J’ai eu une écoute et un soutien du service sanitaire et social de la MSA. Ça a duré un an, mais je m’en suis sorti. Il faut parler de ce problème de surcharge de travail, de mal-être, de détresse… avec, malgré tout, l’obligation de continuer à faire tourner l’entreprise. En agriculture, on travaille du “vivant”, ça ne s’arrête jamais. Et les contraintes administratives sont oppressantes.
Et de l’expérience personnelle, vous êtes passé à l’action.
Le service prévention et médecine du travail de la MSA m’a suggéré de reprendre une action de sensibilisation, qui existait déjà, intitulée « Et si on parlait du travail ? », en partant de mon vécu. J’ai accepté.
Comment s’est déroulée cette soirée ?
Elle était animée par une psychologue et le but était d’échanger sur notre ressenti au travail. Une vingtaine d’exploitants étaient présents. Au départ, personne n’osait parler. J’ai raconté ce qui m’était arrivé et la situation s’est débloquée. On a évoqué plein de sujets : la surcharge de travail, la pression familiale, la transmission, le manque de temps personnel, etc.
Les agriculteurs ont pris conscience qu’ils n’étaient pas seuls et qu’ils pouvaient se faire aider. La soirée a été une réussite. Si bien que nous avons programmé une nouvelle action le 29 janvier, sur deux jours cette fois.