Les bêtes noires des riziculteurs, qu’ils soient installés en bio comme Corinne et Michel Mégias ou en conventionnel comme le riziculteur Bertrand Mazel, sont les mauvaises herbes qui impactent le rendement de riz. « On a des difficultés avec le manque de solutions phytosanitaires parce qu’on n’a plus de droits d’utilisation, soutient Bernard Mazel. La France a une politique de réduction de leur usage. Les trois-quarts des produits ont été retirés du marché. On est dans des impasses techniques. Et si on ne peut pas les pallier, la culture disparaît. »
« Si les riziculteurs n’étaient pas là, elle serait un désert salé »
L’homme, installé aux Saintes-Maries-de-la-Mer, au domaine du château d’Astouin, possède 340 hectares cultivables. « Nous produisons des riz de qualité qui garanties de non-résidus. En plus, nous rendons service au milieu naturel puisque nous envoyons de l’eau douce dans un milieu fermé. La Camargue est une zone artificielle. Si les riziculteurs n’étaient pas là, elle serait peut-être un désert salé. »
Manque de compétitivité du riz
Il cumule les casquettes pour défendre la filière : présidents des syndicats français et européen de riziculture et du Centre français du riz. « On évolue dans un monde impitoyable. Si nous ne sommes plus rentables, les producteurs vont continuer de s’orienter vers d’autres productions : melons et tomates de conserve. Toutes ces cultures sont liées au manque de compétitivité du riz. Nous sommes un peu à la croisée des chemins. Nous attendons de savoir si les politiques publiques vont nous soutenir pour faire du riz ou si la production va continuer à décliner. Nous sommes passés de 20 000 hectares à 12 000 hectares depuis une dizaine d’années. La filière est en sous-production. Or nous avons des demandes sociétales. »
Pour lui la France a même un rôle à jouer à l’échelle planétaire : « Nous somme 8 milliards sur Terre. Bientôt nous serons 10 milliards à nourrir. Nous avons tout intérêt à être compétitifs. »