C’est l’histoire d’un épicier qui fait face à la pression féroce d’une nouvelle entreprise de livraison rapide travaillant avec des commerçants du centre-ville. Proche de la retraite, il refuse de se soumettre à ces pratiques. Un négociant vient à sa rencontre pour tenter de le forcer à rejoindre le mouvement.

Les rôles de l’épicier et de la cliente sont tenus par Thierry Gibault et Pascale Saint-Jours, comédiens.
Jessy Trocherie, élève au conservatoire de Pantin, joue le négociant.

Tel est le scénario du court métrage de fiction réalisé par un groupe d’une quinzaine d’étudiants en BTS audiovisuel du lycée Léonard de Vinci. Originaire du Mans, Yvan Buttaud-Gallot-Lavallée, à l’initiative du projet, a vu peu à peu les grandes surfaces s’accumuler autour de la ville et les commerçants de proximité fermer. « C’est relativement petit et pourtant, elle fait partie des villes qui ont le plus de supermarchés et de centres commerciaux. C’est un gros problème notamment pour le respect des agriculteurs et leurs revenus. » Le tournage a eu lieu fin 2019 à l’épicerie Buissonnière, en centre-ville du Mans, dont la gérante connaît bien le problème.

« Je voulais réaliser un court métrage pendant mon BTS, sans enjeux financiers, avec l’idée de penser le son autrement au cinéma », indique l’étudiant alors en option métiers du son, aujourd’hui en 3e année de licence Cinéma et audiovisuel à la Sorbonne Nouvelle. Lors d’un stage en création sonore au théâtre du peuple dans les Vosges, lieu propice à l’imagination, il se lance dans l’écriture du scénario. Il épluche notamment les conditions générales d’entreprises de livraison où il découvre beaucoup d’informations. Plusieurs de ses camarades sont emballés par le projet. Maxime Hervouet et Louise Lepigeon, étudiants en gestion de la production, une autre option du BTS, trouvent plusieurs possibilités de subventions, dont celle de la MSA.

« On ne s’attendait pas du tout à avoir un prix national ! Avec celui de la MSA Loire-Atlantique – Vendée ainsi que l’aide du dispositif « Coup de pouce » de la ville du Mans, nous pouvons notamment faire une affiche, le sous-titrer… et surtout de l’envoyer en festival. C’est vraiment une chance, nous pourrons le faire tourner en France, en parler et éveiller les consciences. »

Yvan Buttaud-Gallot-Lavallée souhaite organiser des projections-débats dans des collèges défavorisés afin de sensibiliser sur le sujet et de parler des métiers de l’audiovisuel.
Photos : © Heol Denieul