« La Caisse centrale de la MSA (CCMSA), j’y suis rentrée le 9 juin 1975 et j’y suis restée. Quand je partirai à la retraite, je serai dans ma 50e année d’activité. » Claudine est une passionnée, fidèle à son éducation, à ses principes, à ses valeurs. Avec son franc-parler « à toute épreuve » et un certain goût pour la rébellion, il est difficile de l’imaginer obéir à son père. Pourtant, à 17 ans et demi, après le bac, celui-ci lui demande de trouver du travail et a même décidé du lieu où elle devrait postuler. Elle obéit sans protester, ce sera à la MSA. « J’étais une enfant rebelle mais je me soumettais à son autorité. Mon père voulait sans doute que j’aie un métier stable et que je contribue à l’avenir des agriculteurs. »

« J’ai commencé à la comptabilité, j’y suis restée jusqu’en 2008. Ensuite, j’ai rejoint l’équipe des auditeurs. Entre 2012 et 2019, j’ai connu l’apothéose de ma formation professionnelle en termes d’audit. Ma directrice m’a appris beaucoup de choses. Je travaillais parallèlement pour la maîtrise des risques. » Un enthousiasme et une capacité de travail à toute épreuve, qu’elle met aussi bien au service de son métier que des autres. « Il faut que j’aie des activités intellectuelles, explique-t-elle. J’ai une appétence pour la vie, les gens et j’aime m’investir dans ce que je fais. »

S’engager pour partager

Sa vision et son action de déléguée le prouvent. « Si on s’engage, c’est pour partager quelque chose. Le rôle du délégué est de s’ouvrir au monde rural. Il faut être empathique, ne pas porter de jugement et apporter une aide. »

Grâce à son implication dans la vie locale, Claudine n’a pas mis longtemps à être identifiée comme déléguée MSA sur son lieu de vie, près de Noyon dans l’Oise. « Je fais savoir que je peux aider, apporter ma contribution, alléger les tâches administratives. Il y a des exploitants qui viennent à la maison, on se met sur mon ordinateur pour aller sur leur espace privé MSA et essayer de résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. »

Présidente du secteur de Noyon depuis 2022, elle s’investit actuellement sur la charte des aînés ruraux. « Afin d’aider nos seniors, nous avons travaillé sur la production d’un magnet reprenant les contacts utiles du territoire (par exemple, les numéros d’urgence ou les coordonnées des espaces France Services, des mairies, etc.). » La distribution aura lieu d’ici la fin de l’année, lors du repas des aînés.

« Nous réfléchissons également à la mise en place d’un débat théâtral pour renforcer le lien social. L’objectif est de co-construire une pièce intergénérationnelle avec l’appui d’une compagnie du pays du Noyonnais, qui aborderait de manière humoristique et bienveillante le quotidien d’une personne âgée. » Et on découvre une Claudine amoureuse des planches. Son rôle de déléguée en bandoulière, elle participe aux foires agricoles, à l’action commune des délégués sur le thème de l’alimentation, aux forums « Entrer dans la vie active », elle a aussi pour objectif de réunir les maires de son secteur pour faire connaître la MSA…

Peut-être s’arrêtera-t-elle à la retraite ? « Ce sera une retraite active ! Je compte me présenter comme maire de mon village en 2026. » Pour le coup, ses concitoyens ruraux auraient une voix qui porte.