Cette stratégie s’appuie sur une consultation auprès des citoyens et d’autres acteurs des zones rurales, dont la MSA, qui a reçu plus de 2 000 réponses. Les zones rurales représentent plus de 80 % du territoire de l’Union européenne (UE) et 30 % de sa population. Elles sont marquées par le vieillissement démographique de ses habitants, des difficultés d’accès à l’emploi, des services publics limités, des problèmes d’accès au numérique…, autant de freins à leur attractivité.

Nouvelles exigences sociétales

« Pour réagir efficacement face aux grandes évolutions et aux défis posés par la mondialisation, l’urbanisation et le vieillissement, et recueillir les fruits des transitions verte et numérique, il est nécessaire de mettre en place des politiques et des mesures qui tiennent compte de la diversité des territoires de l’UE, de leurs besoins spécifiques et de leurs forces relatives », indique la Commission européenne.

Avec la montée en charge de nouvelles exigences sociétales, les conséquences de la pandémie et le recours massif au télétravail, ces espaces suscitent un regain d’attention et un engouement, identifiés comme « lieux de bien-être, de sécurité, de vie écologique et de nouvelles possibilités de renouvellement social et économique ».

Des initiatives phares

Pour améliorer la qualité de vie et favoriser un développement territorial équilibré, l’UE va s’appuyer sur un pacte et un plan d’action rural. Le premier établira un cadre commun et mobilisera les acteurs aux niveaux européen, national, régional et local, pour soutenir les objectifs communs, encourager la cohésion économique, sociale et territoriale et répondre aux aspirations communes des communautés rurales. Le second s’appuiera sur les politiques de l’UE déjà existantes – comme la politique agricole commune (PAC) et celle de cohésion – et se concentrera sur plusieurs autres domaines, confortés par des actions concrètes. Des initiatives phares qui vont de la recherche et innovation pour la revitalisation rurale à un guichet unique d’information sur les projets existants et sur les possibilités de financement, destiné aux communautés en collaboration avec les porteurs de projets et les autorités locales.

L’Europe soutiendra principalement les zones touchées par le déclin démographique, le vieillissement et le manque de perspectives économiques, grâce au partage d’informations et de bonnes pratiques sur les outils et les stratégies. Également au programme, un appui aux communes pour aider au développement des liaisons de transport durables et encourager l’innovation numérique afin de réduire la fracture entre les zones rurales et urbaines.

Création d’un observatoire rural

La Commission européenne prévoit aussi de favoriser le renforcement de la résilience au changement climatique en soutenant les collectivités locales dans la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement de la planète (production locale d’énergie renouvelable, préservation des ressources naturelles…).

Pour améliorer le bien-être social, les efforts porteront sur l’accessibilité des services d’éducation et de soins, notamment pour les enfants et les personnes vulnérables, et sur une meilleure intégration des femmes sur le marché du travail. L’accompagnement des territoires se polarisera aussi sur la diversification des activités économiques avec la promotion du tourisme, le développement de circuits courts et le recours à la labellisation pour garantir la qualité des produits alimentaires locaux.

Parallèlement au déploiement de cet éventail d’initiatives, un observatoire rural va être institué pour améliorer la collecte et l’analyse des données sur ces espaces. Il fournira des éléments utiles à l’élaboration des politiques de développement et à la mise en œuvre du plan.

Prochaines étapes : d’ici à la mi-2023, la Commission fera le point sur les actions réalisées et programmées. Un rapport sera publié début 2024 : il pointera les domaines dans lesquels il est nécessaire de renforcer le soutien et le financement.

Faire valoir les besoins des populations agricoles

Pour faire part des attentes de la population agricole et valoriser les atouts de la sécurité sociale en tant qu’acteur de la cohésion sociale et territoriale, la MSA a pris part à la consultation publique qui s’est tenue fin 2020 dans le cadre de ces travaux – en son nom et avec ses partenaires au plan européen. Elle a notamment partagé les vingt propositions du Livre blanc qu’elle avait remis au gouvernement en février de cette même année. Elle a aussi pointé les besoins de simplification des aides européennes afin d’en permettre l’accès aux porteurs de projets sanitaires et sociaux.

La MSA a en outre coopéré à la réponse de la REIF (représentation des institutions françaises de sécurité sociale auprès de l’Union européenne) qui a rappelé l’importance des missions légales et extralégales des organismes de sécurité sociale français en tant qu’amortisseurs des crises dans l’ensemble des territoires et a souligné la nécessité de renforcer certaines actions européennes : accès aux fonds européens, échanges et diffusion de bonnes pratiques, etc.

La MSA a aussi contribué à celle de l’Enasp (réseau européen des systèmes de protection sociale agricole), aux côtés de l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, la Grèce et la Pologne afin d’insister sur le rôle crucial de l’agriculture dans la cohésion des territoires et également sur celui des organismes de protection sociale agricole comme piliers de la vie rurale.

Elle a pris part à la réponse de l’AIM (Association internationale de la Mutualité) focalisée sur la problématique de l’accès aux soins de santé et aux soins de longue durée.

Photo d’ouverture : © Franck Beloncle/CCMSA Image