Comment vous êtes-vous engagée ?
J’ai intégré un groupement de vulgarisation agricole (GVA), association dont j’ai ensuite pris la présidence. Nous nous sommes rapprochées d’autres GVA et avons imaginé un livre de témoignages sur notre métier : À tire d’Elles – Une ode à la vie rurale, tiré à 5 000 exemplaires. Nous sommes quinze à avoir pris la plume en 2008 pour évoquer notre vécu d’agricultrices. Nous avons récidivé en 2015, avec un livre de recettes de cuisine.
Cet engagement a constitué un tremplin pour l’exercice d’autres responsabilités. Déléguée à la MSA pendant deux mandats, je suis administratrice depuis 2015, représentant le 1er collège (exploitants agricoles), et présidente du comité d’action sanitaire et sociale (CASS).
Comment s’est déroulée cette prise de fonction ?
Cinq nouveaux administrateurs ont été élus en 2015 sur le département. Des « petits nouveaux » très bien intégrés à cette grande famille. On nous a confié des responsabilités. Nous avons bénéficié de formations pour mieux connaître la protection sociale agricole et tenir ce rôle. J’ai découvert l’étendue de l’action sanitaire et sociale de la MSA, bien épaulée par le vice-président du CASS (collège des salariés), dont c’est le troisième mandat.
Pour moi, maintenant, c’est le meilleur. L’engagement à la MSA est passionnant. Je me suis régalée d’être ce maillon d’une chaîne de solidarité et suis partante pour un mandat supplémentaire. Mon souhait : transmettre aux autres délégués ce que j’ai appris pour mieux les associer à la vie du régime agricole.
Une initiative récente sur votre territoire ?
Une action d’accompagnement au numérique. C’est inéluctable, il faudra que tout le monde puisse utiliser l’informatique et Internet. Mais il est nécessaire de fournir une boîte à outils. Pour ce faire, nous avons organisé avec le travailleur social du secteur une session « Coup de pouce connexion ».
Les participants, tous issus du monde agricole, ont accouru. La plupart étaient également motivés par la volonté de rester dans le coup et ne pas se sentir isolés. Douze séances de trois heures ont été proposées. Après les trois premières, beaucoup étaient déjà prêts à franchir le pas pour s’équiper.
Votre regard sur la MSA ?
Elle est à l’écoute des agriculteurs, en capacité d’accompagner des adhérents pour passer le cap de catastrophes sanitaires, de crises, d’aléas climatiques… Ce soutien n’existerait certainement plus sans la MSA. Il faut se mobiliser pour conforter notre régime. Et notre toile d’araignée fait envie à beaucoup ; grâce à ce réseau d’élus, des représentants de la protection sociale agricole irriguent tout le territoire.
Il est important de ne laisser personne sur le bord de la route : certains peuvent être découragés par un dossier de retraite trop complexe à monter, d’autres font face à des difficultés… L’échange avec eux est essentiel et on a le sentiment d’être utile quand on participe au déblocage de leur situation. Si chacun apporte un peu, on avance.