Rencontre avec Corinne Cabrillac, élue MSA en Dordogne

Comment a eu lieu votre rencontre avec la MSA ?

Notre activité agricole requiert beaucoup de main-d’œuvre. Sur l’exploitation, je m’occupe de la partie administrative avec de nombreuses démarches à accomplir. J’ai commencé à m’impliquer au sein de la section « main-d’œuvre » à la FDSEA et dans des groupements de producteurs de fraises.

Lors des différentes rencontres, les questions relevant du périmètre de la MSA revenaient souvent : affiliation, déclarations, contrôle… J’ai souhaité savoir comment cela fonctionnait de l’intérieur. Cet engagement m’a permis aussi de découvrir tout le côté social que je ne connaissais pas forcément. Il a suscité de nombreuses rencontres, notamment dans le cadre d’un contrat de développement social territorialisé (CDST) sur le secteur ; cette initiative de la MSA a pour but de fédérer les énergies locales et de faire émerger des idées en fonction des besoins exprimés par la population. Je m’y suis investie dès les premières années de mon mandat.

Grâce aux élus du territoire, les travailleurs sociaux ont trouvé des facilitateurs, des portes d’entrée pour créer des contacts. De nombreuses réalisations sont nées de ce CDST dont certaines perdurent aujourd’hui : un festival des savoir-faire, des ateliers d’expression, d’initiation à l’informatique, à l’anglais…

Un film a également été réalisé – L’Affaire Chantal – évocation des coulisses de la Révolution sur le territoire ; il a créé un lien social incroyable et représentait une aventure pour beaucoup d’habitants. L’association Smac 24 (silence, moteur, action, coupez) basée à Cendrieux continue d’ailleurs de fédérer les bonnes volontés autour de projets cinématographiques. Beaucoup de choses se font en milieu rural avec la MSA, et on ne met pas suffisamment ce rôle en avant.

Comment exercez-vous votre mandat ?

Il importe d’être repéré en tant qu’élu sur le territoire : participer à des réunions locales, nouer des contacts… être sur le terrain. Si on veut apporter quelque chose, être connu et reconnu, il faut cette proximité avec la population. Notre réseau est un maillage pour faire le lien entre les adhérents – qu’ils soient agriculteurs ou salariés – et la MSA, afin qu’elle puisse informer, passer des messages et prendre en compte les attentes du terrain.

Hormis les questions de main-d’œuvre, pour lesquelles je suis souvent sollicitée par mes collègues employeurs (par exemple avec la déclaration sociale nominative, la dématérialisation…), nous avons monté avec l’animatrice de l’échelon local, une réunion d’information sur la préparation à la cessation d’activité agricole. Les questionnements sont nombreux, avec une sensation de casse-tête partagée par beaucoup d’agriculteurs, et ce même quand une reprise dans le cadre familial est envisagée.

Certains sujets peuvent être éclaircis par la MSA mais nous avions besoin de nous entourer de partenaires pour d’autres points. Après une prise de contact avec différents organismes, un petit groupe s’est constitué (Safer, chambre d’agriculture, centre de gestion). La rencontre a été très vivante sous forme de questions / réponses. Le but était d’inciter les gens à anticiper cette cessation d’activité et à s’interroger sur leur situation avant le dépôt de leur demande, et de leur dire à qui s’adresser pour trouver les réponses. J’ai l’impression d’avoir apporté le service au plus près des personnes. Je regrette cependant de n’avoir pas suffisamment impliqué d’autres élus du secteur qui auraient pu convier des participants.

Et ensuite ?

J’envisage moi aussi de prendre ma retraite prochainement ; j’ai envie de passer à autre chose, de mener d’autres projets. Je ne compte pas solliciter un nouveau mandat à la MSA en tant que titulaire. J’espère que ceux qui ne se représentent pas maintiendront un lien avec les élus pour conserver ce maillage qui caractérise le régime agricole. C’est quant à moi ce que je compte faire.