De manière générale, qu’est-ce qui vous anime ?
Pouvoir aider les autres sans s’oublier soi-même : c’est un credo que je partage avec une personne proche que j’admire, Éliane Beets. Elle est à l’écoute des autres, elle fait tout ce qu’elle peut pour rendre service. Présidente de l’échelon local de Gâtinais-Puisaye, dans le Loiret, c’est elle qui a repéré en moi de la graine de délégué.
Avec quelle légitimité ?
Mon histoire est liée à celle du monde agricole. Fruit d’une troisième génération d’éleveurs laitiers, j’ai poursuivi ma scolarité par alternance, à partir de la quatrième, au sein de la MFR de Gien. «M», pour maison : ce n’est pas un lycée, et ça veut dire beaucoup. «F», pour familiale : c’est vrai qu’on s’y sent comme en famille. Et «R», pour rurale : car c’est de là que nous venons tous. L’ambiance de l’internat a marqué mon esprit. Dès la quatrième, on y enseigne des matières professionnelles. C’est mon truc.
Et après ?
À 19 ans, un an après avoir décroché mon baccaulauréat pro conduite et gestion de l’entreprise agricole, option systèmes à dominante élevage (CGEA SDE), je me suis associé avec mes parents sur l’exploitation familiale. D’abord en tant qu’éleveur laitier. Puis sous l’effet de la conjoncture défavorable, j’ai cessé cette activité et créé un élevage composé de 20 vaches à viande de race Salers. Si c’était à refaire aujourd’hui, je partirais voir ailleurs, en France et à l’étranger, avant de m’installer.
Quelle image avez-vous de la MSA ?
Avant de devenir délégué en 2015, pour moi, comme pour pas mal d’agriculteurs, la MSA, ce n’était rien d’autre qu’un tiroir-caisse : trois échéances de paiement de cotisations par an. Maintenant, je sais que la MSA est avant tout une équipe d’hommes et de femmes, élu(e)s et salarié(e)s, à l’écoute. Et un organisme qui sait redistribuer quand il faut.
S’engager, une évidence ?
J’aime tellement la MFR que j’en suis devenu administrateur. Je suis également agent pour le service de remplacement du Loiret, pour dépanner les exploitants qui en ont besoin, en cas de coup dur, ou tout simplement quand ils veulent prendre quelques jours de congé. Je prends deux à trois week-ends par an pour ma part.
Et que fait-on de bien en tant que délégué ?
J’ai contribué à mettre en place une série d’actions sur le terrain à destination des personnes de 7 à 77 ans : « Planétarisk », une sensibilisation des jeunes enfants aux risques de la vie quotidienne, une initiation aux premiers secours, une réunion d’information sur les maladies neurodégénératives, une révision du code de la route pour les séniors, un atelier sur la sophrologie, une pièce de théâtre sur le burn out des agriculteurs… Et une sensibilisation aux risques associés à l’utilisation des réseaux sociaux (cyber harcèlement, moqueries, fake news). Un beau succès ! J’appelle tous les adhérents à voter en masse aux prochaines élections pour que la MSA continue d’être reconnue par la profession.