Quel est votre parcours professionnel ?
Nous étions exploitants sur la commune de Pitgam en élevage laitier et production de céréales. Je fabriquais également du fromage de Bergues et du beurre que j’allais vendre sur les marchés et livrer en différents points. Une source de contact sur l’extérieur et une opportunité pour aller vers les autres.
Nous avons exercé un métier exigeant, contraignant mais un métier de passion que nous avons souhaité partager et mieux faire connaître en participant à la création de l’association Trésors de Flandres, dévolue à la valorisation des produits de notre terroir. Car l’agriculture locale est plurielle : lin, betteraves, pommes de terre, céréales, élevage laitier…
Comment vous êtes-vous impliquée auprès de la MSA ?
J’ai été élue déléguée MSA en 2005. Nous avions alors cessé l’activité d’élevage et je pouvais être disponible pour, par exemple, contribuer à des événements de la vie locale, à des projets pouvant améliorer la vie des gens du monde agricole. En 2010, j’ai pris la vice-présidence du comité d’échelon local de Flandre maritime et j’en exerce la présidence depuis les dernières élections.
Très intéressée par le travail en équipe, j’ai la chance d’avoir autour de moi un noyau dur motivé, ce qui nous permet d’assurer une présence lors des foires et des manifestations agricoles, d’organiser des interventions dans des établissements scolaires, de proposer des réunions, et ce sur des thèmes très variés : l’hygiène alimentaire avec le concours d’une diététicienne, l’activité physique, l’alcool et la drogue chez les jeunes, les méfaits du soleil, ou encore la dématérialisation – avec une attention particulière portée aux personnes âgées qui expriment un vrai besoin sur ce sujet… Lors de ces rencontres, nous prenons le temps d’écouter, échanger, informer.
Un souvenir marquant ?
Celui d’avoir pu aiguiller une famille qui m’avait contactée pour évoquer ses graves difficultés. Via l’animatrice de l’échelon local, je l’ai mise en relation avec la MSA qui a pu lui venir en aide et lui permettre de sortir la tête hors de l’eau.
À côté de cette situation heureusement rare, je pense aussi aux sollicitations individuelles de personnes qui ont besoin d’un coup de main ou d’un conseil – pour des tracas administratifs, un besoin de répit quand elles ont une personne à charge, un problème avec les services en ligne… Je suis certes connue en tant que déléguée MSA sur le secteur mais nous pourrions encore être mieux identifiés.
Que retirez-vous de cet engagement ?
Je le fais avec plaisir et je reviens toujours avec la satisfaction d’avoir appris quelque chose. Il génère des contacts, et on reçoit autant qu’on donne. Au fil de ces mandats, j’ai approfondi ma connaissance du régime agricole et je porte sur lui un regard différent de celui que j’avais lorsque j’étais en activité. La MSA est proche des gens et apporte une aide personnalisée à ceux qui se trouvent dans le besoin. Début 2020, les élections vont confirmer ce rôle sur les territoires, la crise actuelle ne faisant que le renforcer.
Pour nous aider dans cet exercice, nous bénéficions d’informations et de formations. J’ai particulièrement apprécié une formation à l’écoute, très utile. Je mets d’ailleurs en pratique ce que j’en ai retiré dans le cadre d’autres engagements. La relation humaine est essentielle ; il faut être attentif aux autres.