Sourds et entendants profitent ensemble dans la même salle des bonnes vibes de Erremsi et Laëty. Une union qui sonne déjà comme une victoire pour les organisateurs des olympiades handisport et pour les deux artistes. Le principe du chansigne est de chanter avec ses mains en langue des signes. « On ne fait pas de la musique pour les sourds mais un concert bilingue, même si le hip-hop va naturellement générer des vibrations perçues par les personnes sourdes », tiennent-ils à préciser. Ils sont venus défendre l’album Lever l’encre.
Grâce à Erremsi et Laëty, la langue des signes et le rap se sont croisés le samedi 9 juin le temps d’un concert.
– © Alexandre Roger/le Bimsa.
« Français et langue des signes, ces deux langues sont les nôtres »
« Français et langue des signes, ces deux langues sont les nôtres. Ce sont aussi les deux cultures qu’on défend, précise Erremsi. Mes parents sont sourds. Je ne le suis pas mais je connais la valeur de pouvoir m’exprimer vocalement. En collaborant avec Laëty, je ne me suis pas éloigné de mon hip-hop et je me suis rapproché de ma langue des signes. Mes parents sont fiers de moi pour ça. Ils font partie d’une génération qui signait en cachette car c’était interdit. Pour exercer mes oreilles, puisqu’ils ne pouvaient pas s’exprimer par la voix avec moi, très tôt, ils m’ont mis de la musique dans les oreilles. Funk, soul, salsa et beaucoup de chansons de Michael Jackson. Les sourds adorent le roi de la pop car c’est un artiste très visuel. Mon addiction à la musique vient de là. »
Leur message : « Entendant, pas entendant, handicap ou pas handicap, la question c’est : est-ce que tu t’acceptes avec toute ta complexité ? »
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