Une journée d’été indien comme on les aime à l’étang de Bellebouche, dans le parc naturel de la Brenne

Si en cette mi-septembre, les touristes ne sont pas légion au « pays des mille étangs », de l’animation se fait entendre tout près d’une salle du village vacances. Une petite quarantaine (sans jeu de mot) d’élus MSA de l’Indre sont venus faire connaissance.

Retrouver du lien

La MSA Berry-Touraine organise dans chacun de ses trois départements cette réunion d’accueil, qui aurait dû se dérouler en avril. Enfin ! C’est le top départ officiel de la vie mutualiste. Nouveaux arrivants, anciens, administrateurs, président de MSA services, exploitants, salariés, retraités… les profils sont variés, offrant ainsi une bonne représentation des adhérents du territoire. « C’était important de garder quelques réunions comme celle d’aujourd’hui, atteste Didier Bultel, salarié au Crédit agricole, qui démarre un second mandat en tant que nouvel administrateur et premier vice-président. Ce contact manque cette année, surtout lorsqu’on est éloignés les uns des autres. Il y a un risque de repli sur soi, chacun dans son coin, dans son équipe… ça ne facilite pas les échanges. Il faut espérer que cela ne durera pas ad vitam æternam ! » Cet élu de Châteauroux compte bien renforcer le lien entre les salariés agricoles et la MSA pour ce mandat.

« Tout s’est arrêté d’un coup avec le confinement, regrette Estelle Oudot, responsable du service développement des territoires de la MSA Berry-Touraine, en charge, notamment, de l’accompagnement des élus. Nous n’avons pu échanger avec eux qu’à distance, il nous fallait donc trouver comment rebondir, recréer une dynamique. Ces rencontres favorisent les relations, avant le déploiement des réunions d’installation des échelons locaux les quinze premiers jours d’octobre. » Objectif : découvrir (ou redécouvrir) l’organisation de la MSA, ses enjeux, le nouveau découpage des territoires (après la loi NOTRe, voir ci-dessous) sans oublier les missions du délégué et les outils à sa disposition.

Premier d’entre eux : l’animateur d’échelon local, qui les suit au plus près de leurs besoins et les aide à déployer des projets. La MSA Berry-Touraine en compte un par département, une chance. « Vous êtes un réseau d’hommes et de femmes. Vous allez travailler ensemble pour mettre en place des actions avec pour unique objectif de répondre aux besoins de nos assurés », lance Carole Lo, animatrice du Loir-et-Cher, aux participants du jour. « Nous sommes là pour vous aider, et nous allons nous préparer ensemble aux situations difficiles », renchérit Étienne Buchmann, animateur de l’Indre. Un thème très important pour les élus qui se questionnent sur comment réagir et vers qui se tourner dans ces cas-là. Les animateurs leur rappellent les contacts utiles, qu’ils retrouveront dans leur livret d’accueil, comme ceux de la cellule de prévention du mal-être. « Il ne faut pas hésiter à les solliciter, c’est anonyme, continue l’animateur. Et puis il y a la théorie et la pratique. On trouve toujours des situations atypiques dont on peut discuter ensemble. »

Autre leitmotiv de l’élu 2020 : être présent sur les territoires ruraux. « N’hésitez pas à participer aux assemblées générales, insiste Étienne Buchmann. Avec vos multiples casquettes, maires de communes, délégués communautaires, présidents d’associations… il faut informer sans cesse. On a parfois l’impression que tout est connu ou trouvable sur Internet… Mais ce n’est pas vrai. On le constate bien dans la prévention des risques professionnels, une mission importante et continue pour la MSA, qui donne des résultats. »

Se rendre visible sur les territoires

Un devoir que se donne avec conviction Claude Doucet, maire de Valençay, vice-président du conseil départemental et délégué MSA depuis 1989. « En tant qu’acteur du monde rural, je considère que la MSA est un exemple, un modèle à défendre pour le maintenir dans nos territoires. Mon but est qu’elle soit l’interlocutrice privilégiée des habitants des territoires ruraux, agriculteurs ou pas. Je pense qu’on est bien repartis pour que la représentativité des ruraux soit assurée. On a les moyens de faire avancer les choses. Il faut continuer à marteler et occuper le terrain. Mais c’est un combat quotidien. »

Et pour ce qui est d’occuper le terrain, la MSA Berry-Touraine s’investit : 165 actions ont été réalisées par les délégués pendant le dernier mandat. Parmi elles, on peut citer le Colo’tour, festi’Santé, la pièce de théâtre Boobs, Du champ à l’assiette ou encore la prévention contre les accidents d’enfant dans les fermes ainsi que de la sensibilisation dans les lycées agricoles. Trois grands thèmes sont privilégiés : l’action sociale, la prévention santé et celle des risques. Avant de se lancer, les élus peuvent s’aider des fiches territoire réalisées par l’équipe du service développement des territoires. Grâce à un diagnostic des besoins et des données démographiques, ils peuvent ainsi cibler des dispositifs à mettre en place.

« Ça donne envie de s’impliquer dans tout, même si on manque de temps ! »
L’implication. La clé du succès. C’est bien ce que compte faire Astrid Plisson, élue du 3e collège (des employeurs de main-d’oeuvre) en tant que présidente des Jeunes agriculteurs de l’Indre. Mais la première étape, pour elle, c’est avant tout de comprendre : « En tant qu’agriculteurs, on a toujours l’impression que la MSA est une grosse machine infernale. On peste tous après sans vraiment savoir ce qu’il s’y passe. J’ai donc voulu rentrer dans le système pour essayer de le comprendre, car on n’en a qu’un petit aperçu. Après les succinctes explications d’aujourd’hui, je me rends d’autant plus compte de notre ignorance sur notre propre système de santé et sur le champ d’action de la MSA. Tout n’est pas nouveau pour moi mais ça fait quand même du bien de reprendre certains acquis. »

Ça tombe bien, à la MSA Berry-Touraine, on s’emploie à ne pas rester campés sur ses acquis. « Rien n’est gravé dans le marbre, on va de l’avant, assure Étienne Buchmann. Ce qui était légitime il y a un an ne l’est peut-être plus aujourd’hui. » Et c’est bien tout l’enjeu de demain, d’autant plus face à la crise. Déjà en 2018, la création du service développement des territoires marque une volonté forte de la caisse de renforcer les synergies. « Le but est d’être plus visibles sur les territoires, d’avoir une force de frappe plus importante et d’assoir notre légitimité, explique Estelle Oudot. L’idée est aussi que les chargées de développement social travaillent en lien étroit avec les animateurs de la vie mutualiste afin de renforcer l’impact des élus. Et ça commence à fonctionner. Certains partenaires qui ne nous connaissaient pas commencent à nous identifier. Nous avons également lancé des travaux de réflexions pour faire face aux inquiétudes actuelles et nous adapter ; repenser et innover dans l’animation du réseau des délégués face à la crise sanitaire mais aussi à l’agrandissement des échelons locaux. Nous devons proposer de nouvelles modalités d’accompagnement. »


Nouveau découpage

La MSA Berry-Touraine compte 299 délégués cantonaux (dont 30 administrateurs) :
91 en Indre
117 en Indre-et-Loire
91 dans le Loir-et-Cher

Le redécoupage des cantons administratifs, issu de la loi NOTRe de 2015, en a réduit le nombre sur le territoire : ils sont passés de 84 à 47. En conséquence, une redéfinition des échelons locaux s’est faite selon des critères de répartition, de bassins de vie, de superficie et de moyens humains. La caisse est passée de 30 à 16 échelons locaux.

Autre nouveauté cette année : le remplacement des comités départementaux par l’attribution d’un administrateur référent par département.

Le service développement des territoires

Réparti entre Blois, Châteauroux et Tours, il regroupe trois pôles :

– Le premier s’occupe de la vie mutualiste, avec une secrétaire dédiée et trois animateurs d’échelons locaux qui accompagnent les élus dans leur mission et participent à la vie mutualiste de la caisse, comme la préparation de l’assemblée générale.

– Le deuxième est chargé du développement social des territoires, avec trois chargées de développement social et d’animation du réseau des Marpa et une chargée d’études, qui gère les subventions aux structures et le suivi des dispositifs conçus avec les partenaires. Ce pôle innovant développe les actions partenariales de type chartes des familles, chartes seniors ou d’autres initiatives comme en prévention santé.

– Le troisième assure soutien et coordination des structures d’offre de services de la MSA.

Photos : © Marie Molinario/le Bimsa