Protection sociale, santé-sécurité au travail, Europe… « Traiter ces sujets en Alsace n’est pas un hasard, tant cette belle région constitue le symbole de cette ouverture et de cette dynamique, au carrefour de l’Europe et de ses influences », déclare Pascal Cormery, président de la MSA, en ouverture des travaux de la Journée nationale, le 24 octobre à Strasbourg, où bat le cœur de l’Union européenne (UE). Fréquemment décriée, celle-ci se montre « beaucoup plus moderne que la France, souvent pionnière sur des sujets sensibles », comme en matière d’égalité de traitement salarial entre hommes et femmes, ainsi que le souligne Jean-Philippe Lhernould, professeur à l’université de Poitiers, faculté de droit et sciences sociales.
Pour balayer une autre idée reçue, il indique aussi que le droit français peut être plus restrictif sur certains points, par exemple en matière d’accumulation de droits à congés payés pendant l’absence d’un salarié pour cause de maladie. Des informations parmi d’autres partagées afin de nourrir la réflexion des élus, des dirigeants MSA et des partenaires présents.
« Réfléchir, innover, concrétiser sont les triptyques de notre action, pointe Thierry Manten, premier vice-président. Nous devons faire en sorte que la MSA contribue pleinement aux débats actuels sur l’évolution de notre modèle économique et social, dans cette période complexe sur le plan géopolitique, où les certitudes d’hier sont percutées par l’actualité, à l’image du Brexit. »
Un modèle original, innovant et agile
Pour ce faire, experts, universitaires, élus, représentants des autres régimes de protection sociale agricole européens, responsables d’entreprises agricoles, salariés MSA… se sont succédé en tribune, proposant une focale particulière sur la santé-sécurité au travail et le soutien à l’emploi en agriculture.
L’emploi est pour Pascal Cormery « un enjeu fondamental, au cœur de l’affiliation au régime agricole. Son dynamisme conditionne l’évolution du nombre de ressortissants de notre régime. Mais la légitimité de la MSA à intervenir va bien au-delà ». La viabilité des exploitations est liée au pourvoi de ces emplois, les difficultés de recrutement ont des impacts sur la santé mentale et physique des employeurs, la précarité pour les salariés génère du stress et des difficultés…
Pour que la MSA prenne pleinement sa part comme acteur et partenaire de l’emploi, plusieurs pistes d’actions ont été dessinées au terme de ces journées : la simplification des formalités administratives des employeurs, le repérage et l’accompagnement de l’essaimage des expérimentations locales efficaces, la conduite d’actions d’influence pour soutenir l’image du monde agricole.
« La protection sociale agricole contribue au projet stratégique de l’agriculture, conclut François-Emmanuel Blanc, directeur général de la CCMSA. Notre modèle avec son humanisme en action, sa proximité géographique impérieuse, son guichet unique, tient la route. Il déploie un service qui contribue à la cohésion des territoires, avec l’engagement citoyen de nos élus pour le bien commun. Il est original, reste innovant et agile. Ce modèle ne doit pas être détricoté mais rester dans sa configuration d’aujourd’hui, car il apporte un service au-delà de ce qui pourrait être imaginé lorsqu’on crée un régime de protection sociale. »
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Sommaire de notre dossier : 35e journée nationale MSA, cap sur la protection sociale et l’emploi