Avec la fougue et l’esprit de curiosité qui le caractérisent, Nicolas Meyrieux suit une route qui n’apparaît que sur sa propre carte. Un petit chemin de préférence, hors des sentiers battus, qui le ramène toujours dans sa campagne natale. « Je n’ai jamais été un gars de la ville », assène-t-il d’entrée de jeu, comme pour marquer son territoire. « Mon grand-père était berger et j’ai grandi dans les Alpes. » Pourtant, c’est sur les bords de Seine qu’il monte sur scène.
Retour aux sources
Cours Florent, célèbre école de théâtre parisienne, participations à l’émission On n’demande qu’à en rire de Laurent Ruquier, premiers stand-up en solo et premières salles combles… Si les planches parisiennes ont fait office de véritables tremplins durant une dizaine d’années, lui permettant de se faire connaître auprès du grand public, le natif de Grenoble est rapidement revenu aux sources. « À force de parler de la ruralité, de mes liens à la terre et de biodiversité dans mes spectacles, j’ai eu envie d’en être un véritable acteur. En cohérence avec mes convictions et les sujets que j’évoque. »
S’engageant totalement dans son projet, Nicolas Meyrieux passe donc un diplôme dans un lycée agricole près de Dax. Il trouve non sans mal un terrain disponible (2,5 hectares) et s’installe officiellement à Josse, 1 003 habitants, dans Les Landes « Cet hiver, j’ai planté mes 965 premiers arbres fruitiers, de différentes variétés. Mon objectif est de créer un verger diversifié pour étudier les espèces les mieux adaptées et résistantes au dérèglement climatique qui complique aujourd’hui les récoltes de pommes, de poires ou de cerises. »
Car pour le jeune arboriculteur-pépiniériste, « l’agriculture est le premier maillon de l’écologie. C’est un terme qui est parfois assimilé aux contraintes, mais sans un environnement préservé il n’y a pas d’agriculture. » Mise au point et mise au vert.

205 000 abonnés sur YouTube
S’il opère, à 38 ans, un changement de vie radical, Nicolas Meyrieux ne délaisse pas pour autant le monde du spectacle. C’est ainsi qu’il réalise et été un farm tour de France. 34 représentations sont données à travers les contrées rurales et exclusivement dans des exploitations agricoles.
Au pied d’un arbre, les pieds dans l’eau, sous une serre ou en haut d’un ballot de paille, le comédien se produit là où ses hôtes l’installent. « Lorsqu’on exerce un métier de l’agriculture, on n’a pas forcément le temps d’aller assister à un show ou à une pièce qui, en plus, ont souvent lieu en ville. J’ai à cœur d’aller dans des villages, hameaux et habitations isolées à la rencontre de celles et ceux qui les font vivre. Ces personnes me donnent de la force et m’inspirent. »
L’humoriste aux 205 000 abonnés sur YouTube filme et partage sa partie de campagne hors du commun sur les réseaux. « L’humour est une super manière de parler de sujets sérieux ! Chaque étape donne lieu à un petit reportage : une interview des gens qui m’accueillent et une présentation de leur ferme. » Toujours avec l’objectif d’attirer la lumière sur le monde paysan. Sa Grande boucle à lui passe peut-être près de chez vous.
Farm tour !
Avec son spectacle On sait pas, Nicolas Meyrieux s’arrête notamment au Potager extraordinaire (Vendée) le 30 juillet ou encore à l’éco-domaine La Fontaine (Loire Atlantique) le 2 août.
Toutes les dates et les fermes visitées sont à retrouver par ici : linktr.ee/nicolasmeyrieux