Ce sont toujours ceux qui en parlent le plus, qui en font le moins. Si l’inverse était aussi vrai, Tristan Chrétien devrait être un délégué muet. Heureusement pour nous, ce n’est pas le cas. L’homme de 40 ans, salarié agricole dans la même coopérative depuis 19 ans, n’est pas pour autant volubile.

Nous sommes loin du caquetage des poules pondeuses dont ce technico-commercial assure le suivi technique de l’élevage. L’humilité, et non l’humidité même s’il vit en Bretagne, est ce qui caractérise le mieux ce délégué MSA. Ou est-ce son sens du partage ? Ou son engagement ? Peut-être est-ce son altruisme ? Difficile à déterminer.

« Mieux diffuser l’information »

Tristan n’est pas le plus à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de lui. « J’ai toujours aimé le collectif. Participer aux associations, rendre service, être là quand il y a besoin, cela a toujours été en moi », lance-t-il sur un air de « Je n’y peux rien, c’est comme ça. » Et hop ! Trois points pour l’humilité. Non parce que l’inné a ses limites tout de même !

Quand il prend un boulot d’étudiant, c’est celui d’animateur de colonies. Dans la coopérative où il travaille, il rejoint assez vite le comité d’entreprise. Il y est toujours. « C’est pour permettre de mieux diffuser l’information à mes collègues. » Désormais, il est aussi leur délégué syndical.

Délégué au quotidien

Et comme de ce poste dans une coopérative agricole à la MSA il n’y a qu’un pas, on lui conseille de se présenter aux élections pour être délégué de son canton des Côtes-d’Armor. Fonction qu’il incarne, c’est le mot, depuis 2020.

« Je côtoie les agriculteurs tous les jours dans mon travail. Je me suis dit que ce ne serait pas plus mal de m’investir. Avec le guichet unique, avoir des élus en prise directe avec la population rurale est notre plus grand atout. Je suis délégué dans mon métier, dans mon quotidien. Cela correspond à ce que je suis. Être au service de l’autre, être là quand il y a besoin sans rien demander en retour, c’est très important pour moi. Quand je vois quelque chose, je le fais remonter. Cela rejoint mon rôle de Sentinelle. »

Délégué mais pas que…

Fils d’un éleveur de porcs et d’une secrétaire médicale, il sait aujourd’hui l’importance du régime agricole : « Je respecte les agriculteurs, leurs valeurs. Ils ont des métiers difficiles avec des besoins spécifiques. C’est pour cela qu’il faut se battre pour conserver ce régime social. »

Et sinon, que fait-il de son temps de libre ? « Je suis au comité départemental MSA et au centre communal d’action sociale (CCAS). » Il aimerait tout connaître de la MSA mais « le temps manque un peu à cause du travail. Je ne suis sûrement pas le meilleur mais je le fais à mon niveau, comme je peux ». Le syndrome de l’imposteur touche souvent les plus compétents.

Détail qui a son importance, en novembre, Tristan est devenu papa. Pourtant, le monsieur a l’impression « de ne pas en faire assez ». Il se demande parfois s’il est à sa place. Qu’il se rassure, en tant que papa et délégué, il a l’air bien calé.

On se dit presque tout 

À quoi pensez-vous le matin au réveil ?
Principalement à être heureux. Il faut voir le bon côté des choses, il y a toujours des solutions.

Un hobby en plus de toutes vos activités ?
Je fais des compétitions de ­badminton à Saint-Brieuc. Comme je suis à côté de la mer, il y a les sports d’eau aussi, notamment la plongée.

Comment vous définiriez-vous ?
Je crois que je suis un petit peu hyperactif !