Une première expérimentation concluante

Préparer son corps entre deux rangs de vigne réduit durablement la douleur et, à terme, l’apparition de TMS. Le service santé-sécurité au travail MSA Grand Sud l’a expérimenté en 2016 avec des séances de kinésithérapie auprès des viticulteurs d’Embres et Castelmaure.

Dans les Pyrénées-Orientales, on dénombrait 1 242 chefs d’exploitation en viticulture et 7 921 salariés en 2016.

Dans l’Aude, ils étaient
3 257 chefs d’exploitation viticulteurs et 9 876 salariés.

En effet, tous les viticulteurs se plaignaient alors de douleurs du rachis et des membres supérieurs. Chacun, après un bilan ostéo-articulaire individualisé, s’est vu proposer un programme personnalisé d’exercices à réaliser au quotidien chez lui ou à la vigne. Un kinésithérapeute spécialisé le suivait chaque mois. 18 mois après la fin de l’action, 71 % des viticulteurs n’avaient plus de douleurs.

La MSA a décidé de poursuivre cette action auprès de viticulteurs volontaires à partir du mois d’octobre 2019 et jusqu’à avril 2020.

36 professionnels volontaires s’engagent, durant six mois, dans un programme de séances de kinésithérapie avec une participation de la médecine préventive de la MSA.

Une priorité du plan santé-sécurité au travail

Depuis 2006, la MSA mène des actions spécifiques de prévention des TMS. Agir sur la prévention des TMS est une des cinq priorités nationales de la MSA dans le cadre du Plan santé-sécurité au travail 2016/2020.

En effet, au régime agricole, 93 % des maladies professionnelles reconnues sont des troubles musculo-squelettiques. Et la viticulture est la profession la plus touchée. Sur le territoire de Grand Sud, la viticulture représente 60 % des exploitants agricoles et 50 % des salariés travaillant dans les secteurs de la production agricole.

Les viticulteurs présentent des pathologies principalement localisées au niveau de l’épaule, du rachis lombaire et du canal carpien. Au-delà de la souffrance, les conséquences humaines, sociales et économiques induites par les TMS sont telles que leur prévention est un enjeu prioritaire tant pour les exploitations que pour la société.

Photos : MSA Grand Sud

Des maladies professionnelles

Les troubles musculosquelettiques sont reconnus comme maladies professionnelles depuis 1991 dans le régime général et depuis 1993 dans le régime agricole.

Le secteur viticole est le plus touché et les salariés sont très concernés par les TMS. Ils sont très fréquemment soumis à des contraintes gestuelles et posturales de façon prolongée, en particulier la posture accroupie et courbée pour accéder à la vigne. Les contraintes physiques sont également importantes, notamment les gestes répétitifs (taille de la vigne) et le port de charges.

Le canal carpien est la localisation la plus fréquente avec un tiers des TMS avec et sans arrêt. Les TMS de l’épaule concernent plus d’une personne sur quatre souffrant d’un TMS. Leur nombre progresse chaque année, passant de 26,4 % des TMS en 2011 à 32,1 % en 2015. Ceux localisés au niveau du coude représentent 16,2 % de ces troubles. Les TMS localisés au rachis lombaire et au poignet-main-doigt touchent chacun une personne sur dix ayant un TMS.