Je voisine, tu voisines, nous voisinons… Depuis l’année dernière, sur le périmètre de la communauté de communes de la Vallée d’Auge, dans le Calvados, on conjugue le verbe voisiner à toutes les personnes (âgées) du présent de l’indicatif. Un réseau de « voisineurs » s’est mis en place sous l’impulsion des élus locaux. Ils ont reçu l’appui de la section départementale de Familles rurales, porteur de projet, et de la MSA Côtes Normandes, par l’intermédiaire de Daniel Bally, animateur de la charte territoriale des solidarités avec les aînés.

Visiter les personnes seules

Dès 2014, les élus de Mézidon-Canon manifestent leur volonté de s’engager dans une réflexion autour des petits services à domicile à proposer aux personnes âgées isolées en milieu rural. Avec le groupe de travail de la charte des solidarités, les échanges portent sur le repérage des besoins, la qualification des services et la délimitation du territoire. Il est notamment convenu que l’organisation de ce service requiert une approche stratégique. Celle-ci vise à instaurer de la confiance entre le « voisineur » et le « voisiné », afin que ce dernier soit en capacité de solliciter de son propre chef ce dont il a réellement besoin.

L’action a été construite de manière professionnelle. Un poste de chargé(e) de mission dans le cadre d’un contrat d’accompagnement à l’emploi a été créé, en partie financé par la MSA Côtes Normandes. Un bureau équipé a été mis à disposition par la CDC de la Vallée d’Auge à la maison des services publics de Mézidon-Canon. Blandine Lefèvre y officie et recrute les « voisineurs ». Ce sont tous des bénévoles qui reçoivent une formation ad hoc pour aller visiter les personnes seules et isolées. Ils proposent une écoute, un échange, de la distraction… Ils peuvent faire la lecture du journal, par exemple, ou  quelques pas pour une promenade en duo. Ce service a été officiellement lancé le 20 juin 2016.

Solange, une « voisinée », témoigne : « Depuis le décès de mon mari, je me sens seule. La visite de Thérèse me réconforte. » Quant à Thérèse, sa « voisineuse », elle constate : « Je suis très heureuse de m’être engagée dans ce nouveau projet de bénévole. Je fais plaisir tout en donnant un peu de mon temps. Je reçois aussi beaucoup car une relation de confiance s’est installée entre nous. » Des propos somme toute assez anodins mais qui confirme le vieil adage : inutile d’aller chercher midi à quatorze heures ! Les solutions les plus efficaces sont à la portée de tous. Elles ne demandent pas le développement de technologies très avancées.

Aujourd’hui, une douzaine de bénévoles ont répondu présent. La communauté de communes Plaine Sud de Caen se montre à son tour intéressée.

Photo © Franck Beloncle/ CCMSA Images.