Un projet de territoire, au service des aînés
Ambiance guinguette pour célébrer les dix ans de La cité des seniors, Marpa (maison d’accueil et de résidence pour l’autonomie) implantée à Viriat, dans l’Ain : musique et chanson française au son de l’accordéon, un personnel plein de peps, aux costumes colorés, qui a assuré la décoration des lieux, un accueil familial dans la bonne humeur !
Dans cette résidence pour personnes âgées, les locataires profitent de cette journée festive, avec leur famille. « Si la Marpa est animée, ouverte sur son environnement, c’est grâce à l’enthousiasme et la complémentarité de tous ceux qui apportent leur pierre au bien-vivre ensemble — résidents, familles, bénévoles…, souligne Claude Laurent, son président. Cette cité des seniors, c’est une chaîne. Avec ceux qui ont contribué au développement de ces maisons dans l’Ain — la MSA, le conseil départemental, les partenaires et financeurs — mais aussi les professionnels de santé. Pour qu’elle fonctionne bien, il ne faut pas qu’un maillon manque. » Une mobilisation de toutes les forces vives pour un projet de territoire, au service des personnes âgées.
« Déjà dix ans ! Que retenir si ce n’est le sourire des résidents ou des personnes salariées qui nous accueille lorsqu’on passe le seuil de la Marpa ? N’est-ce pas là le plus rassurant que de savoir que les gens habitant et travaillant en ce lieu se sentent bien, chez eux ?, déclare Bernard Perret, maire de la commune et conseiller départemental. Lorsqu’on arrive ici, on est en famille, entouré, en sérénité. »
Une prise d’engagement sur le long terme
Ce concept de petite résidence à but non lucratif (moins de vingt-cinq résidents) a été imaginé par la MSA au milieu des années 1980. L’Ain compte à lui seul 18 maisons de ce type. Et cinq nouveaux projets sont à l’étude. Le conseil départemental a reconnu très tôt la pertinence de ces maisons (l’ouverture de la première sur ce territoire date de 1994), conçues comme une réponse à la volonté des personnes âgées de conserver les avantages d’une vie à domicile, en sécurité et avec des liens sociaux. Il les a intégrées à son offre gérontologique et a conclu, avec la MSA, une convention de partenariat en 2003. Cet accord a entériné un premier programme d’envergure : la construction de dix établissements en milieu rural et périurbain. Puis, d’autres projets ont essaimé, répartis sur le département.
Guillaume Verne, référent Marpa à la MSA et animateur du réseau de l’Ain constitué en 2010, les accompagne. Un travail d’ingénierie de longue haleine puisqu’il faut plusieurs années avant l’ouverture effective de l’établissement : étude d’opportunité, montage du projet dans ses différents aspects – social, financier, architectural… – et construction.
Marcel Pépin
C’est une prise d’engagement sur le long terme. Une structure de gestion prend en charge le fonctionnement de cet établissement : c’est donc une grosse responsabilité. Sur ma commune, l’étude des besoins a été réalisée en 1999, le démarrage de la construction mi-2003 et l’ouverture le 1er octobre 2004. 120 personnes y sont passées depuis.
Les familles, actrices de l’accompagnement
Même constat de maturation nécessaire du projet pour Robert Fontaine, président de la petite unité de vie de Saint-Denis-lès-Bourg, qui vient de demander sa labellisation Marpa.
Robert Fontaine
Une enquête a été lancée par la collectivité auprès de la population âgée de 75 ans et plus. 600 à 700 questionnaires ont été complétés. De nombreux habitants occupaient des logements surdimensionnés et certains aspiraient à une habitation plus adaptée à leurs besoins. Nous avons engagé le processus de création en 2006 et ouvert le 1er mars 2008. Dix ans après, on mesure toujours les atouts d’un concept constitué de lignes directrices et de fondamentaux non négociables – comme la participation des familles, actrices de l’accompagnement, l’ouverture sur l’environnement. Le cap a toujours été gardé. Il est incontournable.
L’originalité de la formule réside dans le souhait de préservation des habitudes et des repères du quotidien, la liberté de choix, le lien social, la stimulation de l’autonomie par des salariés qualifiés. Et ce, au meilleur coût possible.
Céline Sibelle
Le passage du domicile à la Marpa se travaille avec la famille. Trois mois sont généralement nécessaires pour que la personne trouve ses repères. La majorité des résidents viennent du secteur, mais sept sont arrivés pour se rapprocher de leur famille. D’autres, sans descendants directs, se sentent plus isolés. L’effet collectif peut combler ce manque. L’ouverture de la maison sur l’extérieur y participe aussi : des associations, des bénévoles viennent pour proposer des animations et accompagner des sorties.
À La cité des seniors de Viriat, la fête d’anniversaire se poursuit : après apéritif et repas, certains résidents prolongent la discussion avec leurs proches, l’une fait les honneurs de son logement, d’autres s’essaient au « chamboule-tout ». Sur les boîtes de conserves empilées, à faire tomber avec une balle, figurent les photos des résidents et du personnel. Un beau portrait de famille !