On n’abandonne pas Milou dans un coin ! C’était, jusqu’à maintenant, ce que beaucoup de personnes âgées pouvaient se dire quand elles devaient se rendre en maison de retraite. En plus de faire le deuil de leur maison, elles devaient aussi faire celui de leurs animaux de compagnie. Un double choc pour ces personnes ayant vécu de nombreuses années auprès de leur fidèle compagnon. Pour certaines, hors de question de les quitter, allant même jusqu’à refuser d’intégrer les établissements.

86 % de Français favorables à l’accueil des animaux en Ephad

Les bénéfices pour les humains de côtoyer des animaux, notamment dans les maisons de retraite, ne sont plus à démontrer. Rompre la solitude, stimuler la mémoire, la mobilité… Comme de véritables thérapeutes, leur présence auprès de personnes âgées améliore le bien-être moteur et cognitif des résidents. Des bienfaits que le gouvernement semble avoir entendu. Car, bonne nouvelle ou « wouf » pourrait-on dire, les résidents peuvent désormais déménager dans ces établissements accompagné d’un chat, d’un chien, d’un poisson rouge ou encore d’un canari.

86 % des Français interrogés par l’Ifop/Fondation 30 millions d’amis en 2024 se disaient favorables à cette initiative. La loi Bien vieillir autorise désormais l’accueil des animaux de compagnie des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et en établissement de santé. Promulguée le 8 avril, elle comporte une série de mesures visant à prévenir la perte d’autonomie et à combattre l’isolement des personnes âgées dont le droit à s’installer avec son animal. Jusqu’à maintenant, il appartenait à la structure d’autoriser ou non l’accueil d’un animal en Ehpad.

Dans les maisons d’accueil et de résidence pour l’autonomie (Marpa), accueillir les animaux fait partie de leur politique depuis le début. Le but de ces établissements lancés par la MSA est que les résidents se sentent chez eux : ils peuvent donc y ramener leurs meubles, mais aussi leur compagnon de vie !

Des aspects pratiques encore à définir

Une bonne nouvelle pour les résidents des presque 7 500 structures en France mais qui, dans la pratique, reste tout de même à définir. Pour être admis, les propriétaires devront être autonomes et pouvoir « assurer les besoins » de leur petit compagnon tout en « respectant les conditions d’hygiène et de sécurité » indique le texte. Se pose aussi la question de savoir qui sera en charge des animaux dans l’établissement et ce qu’ils deviendront en cas de décès du maître. Un arrêté viendra préciser ces conditions, ainsi que les catégories d’animaux pouvant être accueillis.