La borréliose de Lyme (ou maladie de Lyme) est une maladie infectieuse non contagieuse causée par la bactérie Borrelia. Celle-ci se transmet à l’homme par la piqûre d’une tique infectée. La contamination se fait à tous les stades de développement de la tique (larve, lymphe ou adulte) qui transmet la bactérie par sa salive.
La localisation
En France, la borréliose de Lyme touche environ 27 000 personnes par an. Elle sévit dans tout le pays – principalement dans l’est (Alsace) et le centre – excepté sur le pourtour méditerranéen et à une altitude supérieure à 1 500 mètres. La majorité des contaminations s’étalent d’avril à octobre.
La contamination
Les tiques vivent dans les milieux humides (forêts, bois, talus, prairies…), ainsi que dans les parcs et les jardins des villes. Postées sur une herbe haute, elles s’accrochent à l’homme à son passage et piquent ensuite de préférence les zones humides du corps (pli du genou, aine, aisselles, organes génitaux, paupières, oreilles, cuir chevelu). La piqûre est indolore.
Une tique contaminée (entre 5 et 20 % des nymphes le sont) peut transmettre la maladie. Mais la contamination n’est pas immédiate, la bactérie n’étant pas encore dans sa salive mais dans son tube digestif. Pour infecter l’hôte, elle doit migrer du tube digestif vers les glandes salivaires, ce qui lui demande au moins 16 à 24 heures.
La maladie
Elle peut évoluer en trois phases. L’atteinte localisée précoce se caractérise par l’apparition, 3 à 30 jours après la piqûre, d’une plaque rouge de forme circulaire non douloureuse, extensive autour de la piqûre (érythème migrant). Plus de neuf fois sur dix, le diagnostic est posé à ce stade. Cette plaque régresse ensuite et disparaît spontanément.
En l’absence de traitement antibiotique ou s’il est mal suivi, des atteintes disséminées précoces peuvent survenir plusieurs semaines ou mois après la piqûre (paralysie du nerf facial, sciatique, méningite, névralgie, arthrite des grosses articulations, conjonctivite, atteinte cardiaque), liées à la dissémination de la bactérie dans l’organisme. Une atteinte disséminée tardive (manifestations neurologiques ou articulaires), beaucoup plus rare, peut survenir plusieurs années après la contamination.
Les populations à risque
Les campeurs, les randonneurs, les chasseurs, les ramasseurs de champignons et les habitants des maisons proches de milieux infestés, ainsi que les professionnels travaillant en extérieur (bûcherons, sylviculteurs, scieurs, gardes-chasse, paysagistes, agriculteurs…) sont concernés. La borréliose de Lyme peut être reconnue comme maladie professionnelle : 30 à 40 cas le sont par an au régime agricole et 1 à 10 au régime général.
La prévention
Étant donné qu’il n’existe pas de vaccin pour s’en prémunir, il faut se protéger : porter des vêtements couvrants de couleur claire (pour mieux les repérer) et des chaussures fermées ; utiliser un répulsif sur la peau exposée et/ou les habits selon les produits (aucun n’est efficace à 100 %) ; marcher le plus possible sur les chemins en évitant les herbes hautes, les fougères, les buissons et les broussailles.
De retour chez soi, examiner son corps attentivement (se faire aider pour le dos et le cuir chevelu) et procéder à un contrôle tactile, les larves et les lymphes étant difficiles à voir. Si une tique est accrochée, l’enlever à l’aide d’un tire-tique (tourner lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, sans tirer, jusqu’à ce qu’elle se décroche) et bien désinfecter ensuite. Surveiller la zone de piqûre les semaines suivantes.
Le traitement
Si une plaque rouge apparaît autour de la piqûre, il faut consulter son médecin traitant. La maladie se soigne généralement très bien avec un traitement antibiotique bien suivi.
Le traitement antibiotique a pour but de faire disparaître les premiers symptômes et d’empêcher la survenue des manifestations tardives, en éradiquant complètement la bactérie Borrelia des organes pouvant être infectés. Le médecin adapte le type d’antibiotique, la dose et le temps de traitement en fonction du stade et des manifestations de la maladie (de 10 à 15 jours pour les formes bénignes). Le traitement est très efficace, la bactérie étant sensible aux antibiotiques.
BON À SAVOIR
- La borréliose de Lyme tire son nom de la ville du Connecticut (USA) où elle a été suspectée pour la première fois dans les années 1970, en présence de nombreux cas d’arthrite juvénile autour de cette ville. La bactérie a été mise en évidence en 1982 par Willy Burgdorfer.
- Il faut toujours signaler à son médecin qu’on a été piqué par une tique.
- Il n’existe pas de vaccin contre la borréliose de Lyme.
- Une nouvelle piqûre par une tique infectée peut entraîner une nouvelle maladie de Lyme.
- Les animaux infectés ou porteurs de tiques ne peuvent pas transmettre la maladie de Lyme aux êtres humains qui les côtoient. De même, la maladie ne peut pas se transmettre d’une personne à une autre.
- Les tiques ne sautent pas et ne tombent pas des arbres.
Quelques conseils utiles
– Appliquer un répulsif sur la peau ou les vêtements est un bon moyen de prévention. Mais des précautions s’imposent. Bien lire la notice et respecter son mode d’emploi. Ne pas utiliser chez les jeunes enfants et la femme enceinte ou allaitante. L’appliquer sur une peau saine. Pour qu’il soit efficace, renouveler le produit régulièrement (plusieurs applications quotidiennes). Le répulsif étant un produit chimique, ne pas l’utiliser tous les jours, mais de temps en temps. Un répulsif n’étant pas efficace à 100 %, il faut s’inspecter le corps le soir.
– Si au moment de l’examen attentif de son corps on découvre une tique, la retirer immédiatement à l’aide d’un tire-tique. Celui-ci s’achète en pharmacie, en parapharmacie ou chez le vétérinaire. Si on n’en dispose pas, on peut prendre une pince à épiler : dans ce cas, il faut tirer l’acarien vers le haut.
– Ne jamais appliquer un produit (alcool, huile, éther…) sur une tique pour en faciliter l’extraction : ça l’énerve et le produit risque de faire régurgite sa salive, ce qui augmente le risque d’infection.
– Traiter de façon préventive les animaux domestiques (chiens, chats) avec des produits adaptés (port de collier anti-tiques ou traitement acaricide préventif).
– Autres mesures préventives : tondre la pelouse régulièrement, débroussailler pour éclaircir et assécher l’environnement, et se débarrasser des déchets végétaux permettent de limiter la prolifération des tiques.