Qu’est-ce qui distingue une Marpa d’autres résidences seniors ?

Ce sont des petites structures à taille humaine qui se différencient par un accompagnement personnalisé et un esprit familial. Constituées de moins de vingt-cinq logements individuels, disposant tous d’une entrée privative, elles s’attachent à préserver l’autonomie de leurs résidents — leur vocation première. Dans ces maisons, on ne fait pas à la place des personnes âgées mais on les incite à faire. L’équipe de la Marpa — en moyenne, il y a un salarié qualifié accompagnant trois résidents — est à leurs côtés pour les soutenir dans cette voie.

Il convient de trouver des points d’appui pour motiver, susciter l’envie et solliciter les personnes, afin qu’elles ébauchent de nouveaux projets. Les projets, c’est ce qui fait avancer chacun d’entre nous. Et, quand on arrive à un âge avancé, il n’y a pas de raison que ceux-ci s’arrêtent, même s’ils sont parfois un peu plus compliqués à mener. D’où tout le sens d’un accompagnement personnalisé — différent d’un résident à l’autre et évoluant tout au long du séjour en fonction de ses besoins — afin de déceler les ressources dont dispose chacun pour le dynamiser et l’inviter à continuer à faire.

Autre trait distinctif : le respect de l’individu, de sa liberté et de ses attentes. Il a ainsi le libre choix de recourir ou non aux services assurés par l’établissement : la prise de repas en commun, la participation à des activités de loisirs, les animations, la blanchisserie sont réellement proposés en option. Outre la liberté et l’autonomie, les Marpa s’appuient sur un troisième pilier : la sécurité. Il y a toujours une présence jour et nuit, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, et un dispositif de sécurité, de façon à rassurer les résidents et leurs familles.

Et si la dépendance survient ?

Les Marpa ne sont pas des établissements médicalisés. Aussi, si l’un des résidents se trouve en perte réelle d’autonomie, le responsable de la Marpa va proposer de le réorienter, en accord avec la famille, vers une structure adaptée. Nous n’avons pas vocation à accompagner les personnes dépendantes. Dès l’admission, cela doit être clair et précis pour la personne âgée et ses proches.

Comme à domicile, les soins médicaux et les soins courants sont réalisés par des intervenants extérieurs locaux. Nos maisons doivent impérativement conclure une convention avec un service de soins infirmiers local, avec un établissement médicalisé de type Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou hôpital.
Ainsi, s’il y a le moindre souci, la personne peut être dirigée vers un lieu qui a la capacité de la prendre en charge.

Quelles sont les interactions entre Marpa et MSA ?

La MSA a imaginé ce concept qui s’appuie sur un label fixant cinq principes :

  • des valeurs, un cadre légal et conceptuel pour le montage du projet, le fonctionnement et le pilotage de l’établissement ;
  • la garantie d’une vie « comme à domicile » et d’un accompagnement personnalisé ;
  • des services rendus aux résidents, à la population et aux acteurs du territoire, et un accès aux services externes utiles à la santé, la sécurité et à la participation effective à la vie sociale ;
  • la recherche de coopération et de mutualisation entre Marpa et autres établissements et services pour personnes âgées ;
  • l’appartenance à une fédération nationale, force de proposition, d’animation et de soutien au réseau.

Il ne s’agit pas d’un simple engagement sur le papier. Nous devons nous porter garants de la mise en application de ce label. Il est ancien mais précurseur, et mettait déjà en avant la préservation de l’autonomie, bien avant l’adoption de la loi pour l’adaptation de la société au vieillissement ; elle a validé cette vocation avec la notion de résidence autonomie. Nous avons entamé une revue de l’ensemble des maisons pour veiller au respect de ce label et pour pouvoir, si nécessaire, accompagner celles qui s’en seraient éloignées.

Les MSA sont partie prenante et actrices de la fédération nationale des Marpa. Elles sont notre premier relais local, que la maison soit en fonctionnement ou en création. La caisse, avec l’appui de la fédération nationale, assure l’ingénierie du projet dès le départ. En effet, qui mieux que la MSA est capable de lancer une étude sur un territoire pour mobiliser l’ensemble des acteurs ? C’est un savoir-faire, reposant sur la méthodologie du développement social local, qu’elle détient depuis longtemps et qui est reconnu de tous.

Quel est le rôle de la fédération nationale ?

Avant tout, être en appui à l’ensemble du réseau — les Marpa, les MSA — et aux porteurs de projets, élus territoriaux, en délivrant des conseils et en proposant un accompagnement, notamment sur les questions de financement, juridiques, de gestion des ressources humaines… Nous assurons la formation des responsables et des agents polyvalents des établissements. Par ailleurs, nous avons enclenché l’organisation de séminaires à destination des futurs gestionnaires des associations, bien en amont de l’ouverture d’une maison, pour leur transmettre de l’information sur leurs responsabilités, sur l’engagement d’une structure en charge de la fonction employeur, sur le fonctionnement et la dynamisation d’une association, l’implication de nouveaux entrants…

Outre l’appui et le conseil, la fédération nationale doit être en capacité de faire connaître ce réseau aux institutionnels, aux parlementaires… et de le promouvoir au niveau national. Depuis 2011, nous nous investissons fortement dans la communication sur le label Marpa et la médiatisation des actions des maisons d’accueil sur les territoires, dans une société où l’hébergement des personnes âgées est d’actualité. Les Marpa doivent davantage montrer qui elles sont, d’où elles viennent, quelles sont leurs valeurs et leur ambition — en l’occurrence celle d’être reconnues comme le réseau de référence de l’accompagnement des seniors par la prévention et la préservation de l’autonomie. Elles répondent à de vrais besoins.

La FNMarpa s’est dotée d’un projet fédéral pour associer l’ensemble des acteurs. J’ai demandé à ce qu’il soit présenté dans les comités d’action sanitaire et sociale des MSA. Il me semble primordial qu’il soit également porté auprès de tous les administrateurs et les délégués locaux : ce sont les gens du territoire qui peuvent susciter des projets, qui investissent les associations gestionnaires, qui sont susceptibles d’intervenir comme bénévoles…

Vous placez l’innovation au cœur de votre projet. Comment se concrétise-t-elle ?

Elle n’est pas seulement technologique mais également sociale, avec une grande ouverture de la Marpa sur son territoire de vie. Quelques exemples pour l’illustrer : l’implantation d’un parc d’activité physique adapté avec la création d’un parcours santé sur le sentier qui entoure un établissement, l’accueil de musiciens et de danseurs professionnels pour stimuler les résidents, l’organisation d’expositions ouvertes à toute la population locale, l’installation d’une salle de sport accessible à tous les seniors du secteur…

Des résidents ont aussi pu prendre part aux séjours intergénérationnels Part’âge, imaginés l’an dernier par l’AVMA (association de vacances de la Mutualité agricole) et qui se poursuivent cette année. Ces quelques jours de vacances sont destinés à favoriser le départ de seniors et à donner la possibilité aux élèves des filières médico-sociales d’établissements d’enseignement agricole voisins de se trouver en immersion professionnelle. L’an dernier, 180 seniors pour 50 Marpa participantes environ ont pu bénéficier d’un séjour dans six des villages vacances de l’AVMA. Une opportunité pour eux de sortir de leur quotidien, de concrétiser un projet et de préserver leur autonomie.

Pour valoriser les bonnes idées, la fédération nationale et la CCMSA ont lancé il y a trois ans un prix de l’innovation. Objectif : soutenir des actions innovantes qui favorisent le bien-être des résidents et le partage. Les Marpa sont à l’origine de nombreuses réalisations avec les acteurs locaux ; elles créent aussi des emplois, des relations avec les professionnels de santé, les services… Une présence qui dynamise un territoire.

Photo © Juliette Jem/CCMSA Images