C’est en 2005 à Bruxelles, qu’est officialisée la création d’un réseau européen des systèmes de protection sociale agricole, l’Enasp, constitué à l’initiative de la MSA. Ces protagonistes ont certes en commun d’être des régimes minoritaires dans leurs pays respectifs mais ont décidé, ensemble, de faire entendre leur voix au niveau européen et de défendre leurs spécificités et leurs valeurs.
Travail commun sur les dossiers européens et échange de bonnes pratiques figurent au menu de leur coopération. Tout récemment une conférence a eu lieu sur «La santé dans la gestion du risque professionnel» avec une présentation par la MSA du réseau Agri-sentinelles.
Certains représentants des membres du réseau participent à la Journée nationale pour présenter leur régime et proposer un zoom sur une de leurs activités ; diffusion d’une culture de la prévention en Pologne, service de remplacement en Finlande, transmission des exploitations en Allemagne, des thématiques qui soulignent bien les préoccupations partagées avec la MSA.
Accompagner les métiers forestiers
D’autres éclairages, sur des initiatives de coopération transfrontalières, sont mis en avant. Comme celle conduite par le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) Ariège-Comminges avec la MSA Midi-Pyrénées Sud pour la promotion de l’emploi forestier pyrénéen.
« Notre premier axe de travail a été d’améliorer les connaissances réciproques de ce marché puis de créer un réseau opérationnel pour coopérer au quotidien avec les Espagnols, souligne David Gardelle, directeur du CFPPA. Nous voulions fournir un accompagnement sur ces métiers en déployant de la formation, améliorer l’employabilité des acteurs et créer une bourse de l’emploi forestier transfrontalier. Nous avons choisi de faire intervenir des jeunes Espagnols en France et inversement, chacun ayant passé le permis tronçonneuse dans le pays accueillant. »
Quant à la MSA, « elle a apporté un appui technique, réglementaire sur les conditions du travail et le code du travail, précise Matthieu Navarro, conseiller en prévention. Il nous tenait à cœur de travailler sur l’harmonisation des pratiques entre bûcherons espagnols et français mais aussi de faire connaître notre réglementation. » Fort de cet essai concluant sur la filière forestière, un autre projet est lancé par le CFPPA sur la formation des bergers et vachers.
Autre illustration, toujours dans le domaine de forêt, entre l’Alsace et l’Allemagne. Présentée par Roland Kelemen, responsable du service prévention à la caisse SVLFG (régime agricole allemand) de Kassel, et Bernard Legrand, responsable du pôle santé-sécurité au travail à l’Office national des forêts (ONF), elle a bénéficié de l’appui des caisses d’assurance accidents agricoles (CAAA) d’Alsace-Moselle.
Dans un secteur où les accidents sont importants, l’ONF rencontrait, faute d’outil pédagogique, une difficulté pour former les bûcherons aux risques spécifiques liés aux bois sous tension. Ce matériel était utilisé de l’autre côté de la frontière, permettant de simuler, dans des conditions réelles, les diverses tensions du bois et d‘y adapter les différentes techniques de coupe, sans mettre en danger l‘opérateur.
À l’invitation des services prévention des CAAA, l’ONF a assisté à une démonstration de la machine des collègues d’outre-Rhin, qui a confirmé l’intérêt de l’outil. Le simulateur a été acheté par l’ONF, avec une participation financière importante des CAAA et de la région Grand Est.
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