Les 5 Fantastiques du CDC, les Forrest Girls, les étoiles filantes, Fast and Furious… autant de noms étincelants choisis pour faire briller une noble cause : la prévention du cancer colorectal. Ces héros au grand cœur font partie des quelque 72 équipes MSA qui ont marché, couru, dansé, sauté lors du challenge Mars Bleu, organisé par le centre de coordination des dépistages des cancers Auvergne Rhône-Alpes. Plus de 300 salariés et élus des quatre MSA de la région se sont ainsi mobilisés du 15 mars au 4 avril et ont parcouru collectivement 40 000 km.
8,5 fois le tour de la Terre
« Il s’agissait simplement de faire des pas. Il y avait juste à chausser ses baskets et marcher ou courir !, lance Olivier Boutonnet, responsable du service santé prestations natures de la MSA Auvergne. Un acte gratuit, désintéressé, une façon de mettre en avant la prévention et d’en parler. M’y associer m’a paru évident car on est tous concernés. » Et une raison supplémentaire de sortir profiter de son territoire, que fallait-il de plus ? Rien ! Pour preuve, l’événement a réuni, à distance, près de 3 800 personnes réparties en 878 équipes. Objectif : cumuler le plus de pas possible en 21 jours.
Connectés via une application, les participants, en équipe ou en individuel, ont pu suivre leur progression en direct et échanger. Le maître-mot est « tous les pas comptent », et près de 493 millions de foulées ont été dénombrées. Cela représente au total plus de 345 000 kilomètres, soit l’équivalent de 8,5 fois le tour de la Terre en faveur du dépistage du cancer colorectal.
Un petit pas pour l’Homme
Il faut au moins ça pour atteindre la Lune… « On ne renverse pas des montagnes, mais si chacun met sa petite contribution dans le processus, on peut avancer. »
Pour Marie-Noëlle Béréziat, assistante sociale à la MSA Ain-Rhône, et son équipe Les mArShmallow, l’événement a été une grande source de positivité en ces temps moroses. « Ce challenge a renforcé la cohésion de notre équipe en cette période très compliquée. Nous sommes en télétravail depuis mars, le quotidien n’est pas simple d’autant plus pour notre métier basé sur la relation. Cette aventure nous a permis de nous dépasser et de voir qu’on pouvait compter sur le soutien des collègues. On s’écrivait tous les jours pour s’encourager. On s’envoyait des photos des endroits où on allait. On a toutes découvert des balades à côté des chez nous qu’on ne connaissait pas ! Ça nous a boostées. Nous avons mobilisé plein de personnes autour de nous, en expliquant le but. Et on s’est fait une promesse que l’on tient encore : on continue à marcher, même celles qui en avaient moins l’habitude. »
Chacun à son rythme, de la balade avec les enfants ou pour promener le chien, à la randonnée en montagne, en passant par le footing matinal. Les résultats sont mis à jour au fur et à mesure via l’application et, pendant toute la durée du challenge, des défis sont lancés régulièrement afin de ne pas relâcher la motivation : faire 10 000 pas, trois jours consécutifs, se retrouver en compétition avec une autre équipe… Le tout saupoudré d’informations et de messages de prévention contre cette maladie qui touche plus de 17 000 personnes chaque année en France, et qui peut être guérie dans neuf cas sur dix si elle est détectée à temps.
« On l’a fait pour le plaisir, et au fil des jours la motivation était plus forte, raconte Émilie Abate, salariée au sein du service de gestion électronique d’informations et de documents de l’entreprise à la MSA Ardèche Drôme Loire. Sans être très sportive, je me suis vraiment prise au jeu au point de me fixer des objectifs, et ça défoule ! Cet engagement nous lie encore plus, et c’est une fierté, d’autant plus que, malheureusement, autour de moi les cancers sont d’actualité. »
« N’oubliez pas les autres maladies »
« Pour moi, ne pas participer, c’était presque manquer à mon devoir. Ma famille est très affectée par le cancer, confie Françoise Thévenas, présidente de la MSA Alpes du Nord. Mon père en est décédé, ma sœur lutte aussi en ce moment contre un cancer. C’est une cause qui me touche et c’est naturellement que j’ai rejoint une équipe de ma caisse. La MSA c’est comme une grande famille. C’est précieux. Par ailleurs, ce beau challenge régional a été l’occasion de créer une émulation à la fois dans et entre les MSA, en Auvergne-Rhône-Alpes. »
« Dans le contexte que nous vivons aujourd’hui, c’était aussi une façon de dire “n’oubliez pas les autres maladies”, ajoute Olivier Boutonnet. Les cancers sont toujours là, et ils seront là après le covid. » Rester en bonne santé en faisant de l’activité physique régulière, s’informer sur le dépistage du cancer colorectal de façon ludique, maintenir le lien social, et, en bonus, montrer une jolie carte postale de la richesse des territoires : une formule gagnante sur tous les plans. L’équipe MSA peut être fière et tout le monde est partant pour renouveler l’expérience.
Plus de 17 000 décès par an
Deuxième cancer le plus meurtrier, responsable de plus de 17 000 décès, le cancer colorectal touche plus de 43 300 personnes chaque année en France [chiffres 2018 de l’Institut national du cancer].
Méconnu, il est diagnostiqué dans 95 % des cas chez un homme ou une femme de plus de 50 ans, fréquent pour l’un ou l’autre sexe.
Il se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du côlon ou du rectum. Le plus souvent, les tumeurs malignes proviennent d’une tumeur bénigne, appelée polype adénomateux, qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. C’est pourquoi détecté tôt, il peut être évité et guérit dans neuf cas sur dix.
Les personnes entre 50 et 74 ans, sans symptômes, sont invitées à réaliser un test immunologique rapide et indolore à faire chez soi tous les deux ans et pris en charge à 100 % par la MSA. En Auvergne-Rhône-Alpes, sur dix personnes contactées, seulement trois font leur test.