Optimisme et olympisme sont deux mots qui la définissent. Depuis plus de 40 ans, elle porte haut les valeurs du sport. Brigitte Linder nous accueille à Labège, commune du Lauragais dans laquelle siège le Comité départemental olympique et sportif de Haute-Garonne, qu’elle préside également. Interview de l’une des figures françaises de la promotion du sport.
Quels sont vos premiers liens avec le milieu sportif ?
Je me suis passionnée pour le sport très jeune, durant mon enfance en Afrique où j’ai vécu jusqu’à mes 13 ans. J’ai ensuite pratiqué le ski à haut niveau avant de m’engager pour mon club. Puis, j’ai pris des responsabilités à l’échelon départemental puis régional avant d’être élue à la présidence de la Fédération nationale du sport en milieu rural (FNSMR) en 1994.
Quelles sont les missions de la Fédération ?
Elle est un acteur phare de l’animation et du développement de l’activité sportive en ruralité (gym, bien-être, randonnée, jeux de raquettes, tir à l’arc, palets, boules…). Ainsi, ses missions consistent à assurer la promotion du sport à la campagne et à accompagner les structures en place. Les clubs et les associations vivent grâce à des bénévoles qui s’investissent pleinement et qu’il faut valoriser.
Mettre en avant
le rôle des bénévoles
Justement, comment pérenniser ce maillage associatif ?
Les membres et les dirigeants ont un rôle essentiel, et parfois difficile, pour le maintien de la cohésion sociale dans les villages. Nous sommes là pour les épauler en matière de gestion, de licence, de formation ou de subvention. Je milite personnellement pour qu’il y ait une reconnaissance du statut de bénévole dans le sport, pour compenser de possibles pertes de salaire liées à l’engagement.
Selon vous, le sport participe-t-il à la dynamisation des communes ?
Bien sûr ! Le sport est vecteur de vitalité : il renforce les liens entre les habitants, incite la population à bouger, participe à la création d’emplois (éducateurs, services civiques…), réunit les jeunes ou les moins jeunes, favorise l’organisation d’événements, permet la naissance de projets et d’infrastructures… À condition que les habitants puissent accéder à un sport sans être freinés par trop de kilomètres à faire en voiture et que les tarifs d’adhésion restent raisonnables.
L’accessibilité reste un problème majeur pour la pratique sportive…
En effet, il y a encore trop d’endroits et de disciplines qui ne sont pas accessibles à tous. Il est nécessaire d’avoir une réflexion territoriale globale, avec une multitude d’acteurs locaux avant de lancer la construction d’équipements sur un territoire. Par exemple, en matière d’accès au sport aux personnes porteuses de handicap, je constate qu’en milieu rural des efforts importants ont été faits au niveau des installations sportives, tout comme dans la création d’activités. Il faut poursuivre cette dynamique.
Sport et handicap
Comment sensibiliser au sport adapté ?
La pratique sportive va au-delà des différences ou du handicap. Nos comités départementaux travaillent à la mise en place d’activités accessibles et ouvertes au plus grand nombre. Je défends l’idée de créer des équipes mixtes, intergénérationnelles et dans lesquelles valides et non-valides jouent ensemble. C’est ma définition de l’inclusion par le sport car il change le regard sur le handicap.
De quelle manière vous inscrivez-vous dans ces Jeux olympiques ?
Par mes fonctions, je suis engagée depuis plusieurs années dans l’organisation des Jeux de Paris, tout comme beaucoup de volontaires issus d’associations sportives rurales. Le passage de la flamme olympique dans les régions a demandé énormément de préparation mais c’est une belle réussite collective dans laquelle s’impliquent les citoyens et les sportifs. On sent que la ferveur a pris.
La ruralité est-elle représentée durant ces JO ?
Oui ! Une discipline, dont les origines sont exclusivement rurales, est en présentation au Village olympique (Parc de La Villette) les 7 et 8 août : le tir à la corde. Ce sport était présent aux olympiades de Paris en 1900 jusqu’à celles d’Anvers en 1920. Il s’agit d’une des plus vieilles pratiques sportives au monde. Certes, elle est aujourd’hui symbole de folklore dans les fêtes de villages ou les kermesses d’écoles, mais la France vient de se doter d’équipes nationales dans cette discipline. La FNSMR s’est mobilisée pour pouvoir organiser ce rendez-vous avec le grand public, qui permet de mettre en lumière ce sport mais aussi les traditions.
C’est notre petit clin d’œil rural à ce grand moment de fête !