Vous avez sûrement déjà vu des chiens affublés d’un harnais « chien-guide » accompagner une personne malvoyante ou aveugle dans la rue. Ces chiens, qui ne bronchent pas, s’arrêtent au feu rouge, sont une aide précieuse pour la personne qu’ils guident. Leur rôle est de les accompagner dans la vie quotidienne : transports, déplacements, etc. Ce qu’on sait moins, c’est que cette initiative n’existait pas pour les enfants… jusqu’à ce que Frédéric Gaillanne, lui-même aveugle, décide de tout faire pour qu’ils aient la possibilité d’avoir un chien pour les guider.
Pour lui, « le handicap visuel peut être une forme d’isolement. Grâce au chien-guide, les enfants peuvent se déplacer librement, s’épanouir, et créer du lien avec l’autre ». C’est ainsi qu’il lance une association en 2003 dédiée à ce projet.
La structure se transforme en fondation en 2014. Une école est alors construite. Située à l’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse, c’est la première école européenne d’éducation de chiens guides exclusivement destinée à des enfants aveugles et malvoyants, âgés de 12 à 18 ans.
Trois ans pour apprendre
Derrière cette obéissance des chiens guides se cache un long travail d’éducation. Car pour être au top, ils doivent être socialisés, obéir à des ordres spécifiques et répondre aux problématiques des enfants qu’ils accompagnent. Ils doivent aussi rester stoïques face à toute épreuve. Pas question de tirer sur le harnais pour aller courir après un oiseau !
Une éducation qui a un coût non négligeable puisque ces chiens mettront trois ans en moyenne avant de rejoindre l’enfant qu’ils accompagneront pendant plusieurs années. La première année, ils sont ainsi socialisés en famille d’accueil. Ils rejoignent ensuite « l’internat » de l’école : présents en semaine, ils retournent dans la famille le week-end. C’est seulement à la fin de leur formation que les chiens sont remis aux enfants. C’est ainsi que la MSA Alpes-Vaucluse, qui accompagne depuis le début l’association, a fait un don de 30 000 euros pour financer l’éducation d’un chien. « Entre l’éducation, les frais vétérinaires et l’alimentation, c’est le coût d’un chien guide », explique Annie Aubert, une des administratrices de la caisse et présidente du comité départemental.
Un compagnon et un aidant au quotidien
Ces nouveaux compagnons leur apportent de l’autonomie, de l’indépendance et ils retrouvent une certaine liberté. Mais le bénéfice pour ces enfants n’est pas seulement d’ordre pratique. C’est aussi un ami complice, un confident qui leur permet d’entrer en contact plus facilement avec les autres. « Pour les parents, c’est une manière de voir l’avenir de manière plus sereine. Ils assurent le relais », note Annie Aubert. Toute la fratrie profite de cette entrée dans la famille.
« En offrant un chien–guide à un enfant aux yeux éteints, nous lui apportons peut-être cette lumière qu’il n’a plus », conclut Frédéric Gaillanne.
La Fondation Frédéric Gaillanne est reconnue d’utilité publique, accréditée par la Fédération Internationale de Chiens–Guides (IGDF), labellisée et affiliée à la Fédération française des associations des chiens guides d’aveugles.
Soutenir la fondation
Vous êtes touché par cette initiative et vous souhaitez aider ? Agissez en faisant un don à la fondation, lequel sera défiscalisé. Vous pouvez même devenir famille d’accueil si vous êtes prêts à éduquer un chien. Rendez-vous sur fondationfg.org