« Je tiens à réaffirmer tout mon soutien aux PAT : ils représentent un levier central pour la transition vers des systèmes alimentaires plus sains, durables et locaux, au service de la souveraineté alimentaire et d’une juste rémunération de nos agriculteurs », a déclaré Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le 3 juin dernier, une façon de rappeler l’importance du rôle joué par ces dispositifs dans la politique publique de relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation dans les territoires.
Encourager les initiatives locales
Ils ont pour vocation de fédérer producteurs agricoles, autorités locales et consommateurs autour d’un projet territorial dédié à l’alimentation, capable de répondre à toute sorte de défis locaux, qu’ils soient sociaux (aide à la précarité), environnementaux (préservation de la biodiversité), économiques (valorisation et maintien des agriculteurs) ou de santé (accès à des produits de qualité).
Grâce au soutien financier de 10 millions d’euros, la ministre espère maintenir la dynamique impulsée en France depuis 2014 dans les régions et communes qui, en partenariat avec les organisations professionnelles agricoles comme les chambres d’agriculture et les acteurs sociaux, s’investissent dans la création, la mise en musique et le développement de ces outils.
Une foison de systèmes alimentaires
Déjà 461 PAT ont été déployés dans toute la France. Les 10 millions d’euros vont financer en priorité les 246 qui n’ont pas encore atteint un stade opérationnel (ou niveau 2, selon le mode de labellisation des projets divisé en deux niveaux) et les réseaux régionaux, chargés de les accompagner, les coordonner et les animer sur le plan national.
Depuis 2016, la sélection de nouveaux PAT se fait via l’appel à projets annuel du Programme national pour l’alimentation (PNA), lancé par le ministère de l’Agriculture, en association avec le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles et l’Agence de la transition écologique (Ademe).
Implication des collectivités territoriales
Cette année, 11 initiatives ont obtenu le fameux sésame de la reconnaissance de trois ans. Tous les candidats désireux de renforcer dans leur département une alimentation de qualité, de la rendre accessible à tous et de soutenir l’économie locale peuvent postuler au concours.
À leur lancement, les projets retenus ont misé sur l’approvisionnement de la restauration collective en produits locaux et le développement des circuits courts. Puis ils se sont étendus à des questions plus générales comme la lutte contre la précarité alimentaire, la promotion de la santé ou l’aménagement du foncier. Les PAT, nés du terrain, sont en constante transformation.
Bon à savoir
- La procédure de labellisation des PAT identifie deux niveaux. Le premier correspond à l’étape de lancement, c’est le stade des lauréats des appels à projets du PNA. Il est accordé pour une durée de 3 ans. Le second cible les PAT qui ont fait leurs preuves.
- Le premier programme national pour l’alimentation (PNA) remonte à la loi sur la modernisation de l’agriculture et de la pêche de 2010. Entre autres domaines d’action identifiés : la sécurité alimentaire, le développement des circuits courts, les démarches collectives visant à prévenir et à gérer les risques et aléas liés à la production, à la transformation, à la commercialisation et à la distribution des produits agricoles et alimentaires.
- France PAT est la plateforme dédiée à la mise en réseau des projets alimentaires territoriaux du pays. La liste des 461 projets y est détaillée.
- Tous les départements disposent au moins d’un PAT sur leur territoire.