Un « oui » à 82 % des suffrages exprimés, voilà un résultat de scrutin qui peut laisser rêveur plus d’un élu de la nation ! C’est pourtant avec une telle marque de confiance que le plan stratégique MSA 2025 est adopté par les administrateurs des 35 caisses réunis en assemblée générale, ce 20 juin dernier. Une feuille de route ambitieuse déclinée en cinq axes pour une MSA conquérante !
Elle se doit de l’être, au regard des deux prochaines échéances de 2020 : la négociation de la convention d’objectifs et de gestion avec l’État qui détermine les attentes et les moyens pour les cinq ans à venir ainsi que les élections de la MSA. L’enjeu n’aura pas échappé au ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, qui avait fait le déplacement jusqu’aux Docks de Paris, à Aubervilliers, sur la route du Stade de France.
Sur le terrain de la réassurance, il lance : « La ruralité, dont la MSA est un acteur essentiel, doit être au cœur de notre pacte républicain pour les années à venir » et « Je veux défendre votre modèle et votre spécificité dans le cadre de la réforme des retraites car la mise en place d’un régime unique n’implique pas celle d’un opérateur unique ». En effet, les réformes en cours suscitent toujours la vigilance des dirigeants de la MSA. « Nous nous préparons à accompagner celle des retraites, celle de la dépendance, et la stratégie nationale de santé : elles sont absolument nécessaires pour garantir à nos concitoyens des prestations adaptées aux nouveaux besoins, indique Pascal Cormery, président de la CCMSA.
« Cependant, Monsieur le Ministre, nous serons vigilants pour que ces réformes soient conduites dans le respect des intérêts de nos adhérents agricoles, et dans le respect des opérateurs que nous sommes. En effet, les évolutions sociales ne peuvent pas être dictées par les services ministériels, sans concertation avec les acteurs de terrain. Le monde rural a des besoins, il les a beaucoup exprimés depuis décembre à travers la crise des “gilets jaunes”. Mais le monde rural est aussi créa-tif ; les acteurs locaux sont pleins d’initiatives. Sachons les écouter : pour reprendre les propos d’une déléguée cantonale du Maine-et-Loire, les réformes ne sont pas juste une nécessité, elles doivent être une nécessité juste. »
C’est maintenant le bon moment pour agir. Face aux réformes annoncées, qui montrent parfois la volonté de l’État de créer des caisses nationales uniques par grand risque, le président est formel : « Nous n’accepterions pas une telle hypothèse, qui priverait les agriculteurs et salariés agricoles du guichet unique qui les protège tout au long de leur vie. » Pour montrer son attachement, un moyen : voter en masse aux prochaines élections de la MSA (1).
(1) Pour voter, du 20 au 31 janvier 2020, vous aurez le choix entre le vote en ligne sur le site jevoteenligne.fr/msa2020 ou le vote par correspondance.
À votre avis
COUVERTURE SOCIALE.
« À l’occasion de la campagne des élections MSA, n’hésitons pas à mettre en avant les améliorations de couverture sociale.
Pour les exploitants agricoles : l’augmentation à 75 % du Smic des retraites pour une carrière complète (1) ; la baisse de trois points de la cotisation famille au 1er janvier 2015 ; la suppression au 1er janvier 2016 de l’assiette minimale Amexa ; l’alignement du congé maternité des agricultrices sur celui des salariées ; les mesures d’urgence prises en 2015 et 2016 pour soutenir les exploitants frappés par les crises… Pour les salariés : la mise en place de la liquidation unique de la retraite des régimes alignés (Lura), depuis le 1er juillet 2017. Pour les employeurs agricoles : le maintien du Tesa Web. Pour tous les adhérents : la possibilité pour les étudiants de rester affiliés dans le régime obligatoire d’assurance maladie de leurs parents ; la mise en place du tiers-payant qui sera généralisé à terme. »
(1) La MSA plaide actuellement pour la mise en place d’un minimum retraite autour de 85 % du Smic.
ANCRAGE TERRITORIAL.
« Avec le plan stratégique MSA 2025, notre ambition est de continuer à accompagner le monde agricole dans ses mutations et de proposer des services solidaires à toutes les populations sur les territoires ruraux et/ou fragiles, pour répondre à leurs besoins de protection sociale. Ces territoires sont actuellement touchés par un sentiment d’abandon par la République. La MSA propose de leur faire bénéficier de ses forces : sa démocratie sociale, son ancrage territorial, son guichet unique, ses réalisations de terrain, pour assurer le “dernier kilomètre” en matière de protection sociale et de services. La MSA entend ainsi contribuer au défi de cohésion sociale qui se pose sur les territoires. »