Dans un contexte de dérèglement climatique, comment s’adapter ? Le programme ClimaTerra, commandé par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et porté par le réseau Chambres d’agriculture France, a pour but d’accompagner gratuitement les exploitants dans leur transition.

« Les agriculteurs ne nous ont pas attendus pour s’adapter, ils le font continuellement », souligne Jean Dismas de La Monneraye, pilote du projet. L’objectif est donc ici de les épauler en les mettant en lien avec des conseillers spécialisés.

Un soutien personnalisé

La première mission est de sensibiliser les agriculteurs et les conseiller sur la thématique, via des ateliers en collectif. Puis vient le temps du diagnostic qui permet d’évaluer la vulnérabilité de l’exploitation face au changement climatique. Un conseiller de la Chambre d’agriculture ou un technicien de coopérative réalise pendant deux jours, aux côtés de l’agriculteur ou agricultrice, un examen complet et élabore un plan d’action. Celui-ci identifie différents leviers d’amélioration : gestion de l’irrigation, du sol, du troupeau et des intrants, réduction de la consommation énergétique, développement de l’agroforesterie…

Enfin, le conseiller dispose de quatre jours pour suivre la mise en place de différentes préconisations. Concrètement, cela peut être l’installation de haies, la mise aux normes d’un bâtiment d’élevage porcin afin de réduire le stress thermique des animaux en cas d’une forte montée des températures ou encore le test de nouvelles variétés plus résistantes au manque d’eau.

Les conseillers, spécialisés par filière, peuvent aussi proposer un soutien administratif pour solliciter des aides financières. À terme, l’objectif est de former la grande majorité des agriculteurs du pays. En 2024, près de 350 d’entre eux ont bénéficié de plans d’action et près de 4 000 ont été sensibilisés.

Préserver sa santé

Toutes ces transformations peuvent engendrer d’autres défis opérationnels. C’est là qu’interviennent les équipes prévention des risques professionnels (PRP) de la MSA. « Il faut penser l’organisation, les outils et les conditions de travail pour garantir la sécurité et le bien-être des opérateurs en prenant en compte le contexte climatique », précise Steven Le Gallic, conseiller national en PRP à la caisse centrale de la MSA.

Comment les maraîchers peuvent-ils travailler lors des pics de température ? Si on réduit l’utilisation de produits phytosanitaires, comment prévenir le risque de troubles musculosquelettiques lié au surplus de manutention ou de travail mécanique ? Pour toutes ces questions, les caisses locales peuvent être sollicitées. Elles s’appuient sur une méthodologie d’investigation qui permet d’aborder la problématique dans son ensemble.

« Les conseillers en prévention des risques professionnels vont questionner l’organisation. Potentiellement, cela peut même déboucher sur des pistes de transformation qui n’étaient pas du tout envisagées au départ par l’exploitant », indique l’expert de la MSA. Là encore, il s’agit de poser la question de façon transversale, pour apporter des réponses pérennes à une problématique globale.

Transition climatique : s’informer en ligne

  • La boîte à outils ClimaTerra, disponible sur chambresagriculture.fr, propose notamment des fiches techniques et des webinaires pour se sensibiliser au sujet.
  • Sur le site geco.ecophytopic.fr, modéré par l’Association de coordination technique agricole et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, l’espace thématique « adaptation au changement climatique » contient de nombreuses ressources opérationnelles et leviers d’action, classés par problématique (gestion du sol, arbres, bâtiments, cheptel…).
  • Enfin, la plateforme ­rd-agri.fr, du ministère de l’Agriculture, recense les projets en cours dans toute la France.