Quel bilan tirez-vous de cette édition des retrouvailles ?

Il faut avouer que ça fait du bien de revoir le public à l’occasion de la plus grosse manifestation du monde agricole ! C’est un moment incontournable pour faire comprendre l’intérêt de l’agriculture et des organisations professionnelles, montrer l’évolution de notre métier. Et pour la MSA, de pouvoir échanger avec nos ressortissants, les entreprises, les organisations professionnelles, d’autant plus en ces temps mouvementés.

Nous avons beaucoup insisté cette année sur l’importance du rôle de l’agriculture dans notre pays ; le domaine de l’autonomie et de la souveraineté alimentaire questionne de plus en plus nos élus. Le conflit russo-ukrainien d’un côté, l’épidémie d’influenza aviaire de l’autre font qu’on s’interroge beaucoup sur l’avenir, et qu’on s’inquiète de savoir si demain nous continuerons à avoir des rayons pleins dans nos magasins. Tous ces phénomènes engendrent une vraie réflexion et c’est aussi notre rôle de sensibiliser à cette question.

Comment avez-vous porté les messages du manifeste pour la ruralité de la MSA ?

Agissons pour la ruralité, ce sont 10 propositions pour réparer les territoires ruraux de quarante ans de délaissement par les pouvoirs publics. Et le salon est un moment privilégié pour rencontrer certains membres du gouvernement, y compris ceux qu’on n’a pas l’habitude de voir, ainsi que les candidats à la présidentielle, les députés, les élus locaux… À chaque fois, nous avons évoqué nos propositions, et comment la MSA peut s’y engager, en relation avec les conseils départementaux, les chambres d’agriculture et les diverses organisations partenaires, comme sur les thèmes de l’installation, de la transition agroécologique.

Avec Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, et Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, nous avons échangé par exemple sur notre rôle dans l’inclusion du handicap. Car l’agriculture, c’est bien plus que de la production. Sujet phare de notre manifeste : la présence physique de la MSA sur les territoires, via le renforcement des France services et de permanences dans certains lieux isolés. Après des années de diminution, on mesure aujourd’hui l’importance du service qu’on peut apporter pour aider les personnes dans leurs démarches administratives.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Au-delà de la présidentielle, l’élection des députés est un scrutin territorial important. Globalement, nous profitons de la semaine du salon pour prendre contact avec des candidats à la députation, aux sénatoriales, pour revenir vers eux par la suite et reprendre les discussions. Quel que soit le parti, nous pouvons faire en sorte d’amener des réflexions.

C’est l’objectif de la stratégie d’influence que nous menons depuis trois ans. Et c’est un travail permanent : aujourd’hui le monde va vite, il faut sans cesse rappeler notre spécificité, notre mission, nos structures et associations. Et on voit le résultat, il y a une vraie évolution. On la constate notamment lors de nos rencontres avec les députés et sénateurs au moment des discussions sur la loi de financement de la Sécurité sociale à l’automne : depuis sept ans que je suis président, c’est la première fois que je vois autant de monde, et où on a des questions très pertinentes et techniques.

Il ne faut cependant pas oublier de dire qu’on ne peut pas avoir un organisme de Sécurité sociale performant en nous enlevant des effectifs et des moyens tous les cinq ans.

Photo : Gildas Bellet/le Bimsa