« Il n’y a pas d’aliment parfait. Il n’y a pas d’aliment indispensable. Il n’y en a pas de bon ou mauvais ; certains ont des qualités, certains en ont d’autres ; on doit donc forcément varier notre alimentation. La variété, c’est la clé. » Jean-Michel Lecerf, nutritionniste à l’institut Pasteur de Lille, a livré quelques repères lors de son intervention, en citant un chiffre : 14, pour le nombre d’aliments différents qu’il faut consommer chaque jour, sans excès.
Se nourrir pour grandir, réjouir, se réunir
Il a rappelé que, dans notre pays, l’alimentation n’a jamais été aussi saine, aussi sûre qu’aujourd’hui et que nous avons à notre disposition une grande diversité de produits. « Nous sommes des enfants gâtés, il faut le reconnaître. Les problèmes alimentaires sont d’abord et avant tout dus à des conditions socio-économiques défavorables, qui empêchent des millions de Français de manger correctement, avant d’être des questions de qualité ou de disponibilité. »
Pour le médecin nutritionniste, l’acte alimentaire a plusieurs fonctions qu’il faut toujours garder en tête : « La première, c’est de se nourrir pour grandir, entretenir, guérir, pour restaurer, se restaurer. La deuxième, c’est de réjouir et elle est extrêmement importante car c’est elle qui nous pousse à manger. Le plaisir n’est pas quelque chose de facultatif, il est aussi dans l’acte alimentaire. » Autre fonction, sociale cette fois-ci, celle « de réunir. Manger sert aussi à parler, à rencontrer les autres. Quand ces trois fonctions ne sont pas rassemblées, il manque toujours quelque chose. »
Aider l’enfant à découvrir
Et bien manger, cela s’apprend ; la première porte d’entrée étant celle des parents. « Faire des courses, aller sur le marché avec les enfants, choisir, sentir, goûter, tester, tout cela est intéressant, comme cuisiner, jardiner avec eux. » Aider l’enfant à découvrir, développer sa connaissance des aliments permet de créer une relation positive avec la nourriture. Dimension éducative donc, et toujours variété d’aliments.
Des propos appuyés par le Dr Christian Pougel, médecin conseil chef à la MSA Sud Aquitaine, qui est revenu sur les conférences qu’il anime où, là aussi, il donne des clés au public. « En milieu rural, il y a une autre approche. Les gens sont beaucoup plus pragmatiques. Je n’ai jamais de questions sur des régimes très farfelus. » Reviennent en revanche systématiquement des interrogations sur l’alimentation bio, le lait, l’alcool, le vin, la viande… Lors de ses interventions, il précise qu’il n’y a pas d’aliment miracle ou poison. « La nutrition, c’est un ensemble. Il faut dédramatiser. »
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