Mesurer l’activité sommeil en montagne
Le constat posé, restait à mesurer scientifiquement l’activité sommeil des bergers. Le service santé-sécurité au travail de la MSA Midi-Pyrénées Sud a donc investi dans un actimètre. Porté au bras comme une montre, cet appareil enregistre l’activité circadienne, c’est-à-dire l’alternance éveil/sommeil.
Le berger doit porter l’actimètre pendant un mois. Dans le même temps il doit tenir un « agenda du sommeil » dans lequel il note ses heures de lever et de coucher, les éventuelles siestes, les moments de « coup de mou », de prise de café, les événements exceptionnels diurnes (tri de bêtes, attaques de chiens errants, etc.) ainsi que les événements exceptionnels nocturnes (attaques d’ours, orages violents, insomnies et leurs causes, etc.).
L’actimètre permet d’enregistrer un mois de données. Enregistrées ensuite sur ordinateur, elles sont dépouillées et comparées, journée par journée, avec celles notées dans l’agenda du sommeil.
Dormir sans s’en rendre compte
L’examen des données est révélateur : il arrive, notamment durant la grosse période de travail du 14 juillet au 15 août, que le berger s’endorme en estive sans s’en rendre compte… le risque de chute ou d’accident est alors majeur. Il y a trois phases d’étude : celle avant la montée en estive pour mesurer la qualité du sommeil, celle pendant l’estive et, enfin, celle à la descente de l’estive pour mesurer la manière dont la dette de sommeil est soldée. Lors d’une attaque d’ours, un focus particulier est réalisé sur les journées qui suivent pour mesurer la qualité du sommeil et l’impact sur l’activité diurne.
Cette étude, menée conjointement dans le Mercantour et les Hautes-Pyrénées, devrait faire l’objet d’une communication lors du congrès national de médecine agricole en 2020.