À eux deux, ils incarnent l’agriculture dans toute sa diversité. Elle, Gabrielle Priolio, 22 ans, est une fille de la terre, la 12e génération, fière d’assurer la continuité d’une histoire commencée en 1780. La culture des végétaux, les tracteurs et la floriculture n’ont aucun secret pour elle. Ce sont presque ses premiers « areuh ». Un mythe familial raconte même qu’elle a failli naître dans les fraises un jour que la maman était à la cueillette, de quoi donner le sentiment d’un destin.

Ses parents, maraîchers et horticulteurs dans le Var, à Six-Fours-les-Plages et la Seyne-sur-Mer, lui ont transmis le feu sacré mais aussi les savoirs nécessaires pour exercer le métier. Le diplôme de Bac professionnel en production horticole (fruits, fleurs, légumes), préparé de 2017 à 2020, consolide la pratique et la met en selle pour reprendre le flambeau.

Après quelques années à épauler ses parents en tant qu’aide familiale, elle débute cette année sa vie de jeune agricultrice sous les meilleurs auspices : en arborant le ruban de Miss Agricole 2025, un concours auquel elle participe pour la première fois. C’est l’occasion de mettre en avant son activité et un milieu qu’elle aime, de parler de l’installation et de ses difficultés.

Salarié agricole

Matthieu Hamel, lui, n’est pas issu du milieu. Pourtant cet ouvrier agricole, sapeur-pompier volontaire à ses heures perdues, ne jure que par l’agriculture depuis sa tendre enfance : « C’est le seul métier qui permet de voir le soleil se lever et se coucher tous les jours », assène le jeune homme. Son attrait pour la nature et les animaux remonte à l’enfance. « Je suis passionné par les vaches laitières. Je ne sais d’où me vient cette passion. Je suis né avec. »

Son père, un homme touche-à-tout, lui a fait visiter de nombreuses régions et lui a inoculé l’amour du grand air et des paysages de campagne. Grâce à lui, il découvre la Lozère, un territoire montagneux dominé par la polyculture et l’élevage. C’est là que la famille pose ses valises.

À 13 ans, il se plaît à passer ses mercredis et week-ends dans une exploitation installée tout près de chez lui. L’envie d’en faire son métier prend naissance dès cette époque et ne le quitte plus. Elle le conduit à préparer et à obtenir le Bac professionnel conduite et gestion de l’entreprise agricole, encouragé par son père, son plus fervent supporter.

Aujourd’hui le Lozérien travaille à mi-temps pour deux groupements d’exploitations d’élevage de brebis et de vaches laitières. « Je ne pourrais jamais travailler dans une ferme s’il n’y avait pas de bêtes », argue-t-il. Son rêve, c’est de s’installer d’ici deux ans dans sa région. Il sait que les fermes à reprendre ne sont pas légion. Mais sa vie, il l’assure, il ne la voit pas ailleurs.

On se dit presque tout ?

  • Émotion ou rire pendant le concours ?
    Gabrielle Priolio : Je trouvais très amusant de mettre en valeur le Var en agriculture car le département est plutôt réputé pour ses plages.
    Matthieu Hamel : Le soutien de la population lozérienne et leur encouragement m’ont fait chaud au cœur. Mon seul regret maintenant que je suis élu, c’est que je ne revivrai plus cette expérience.
  • Quel est votre péché mignon ?
    G. P. : Je suis gourmande, je ne résiste pas aux tartiflettes, aux raclettes, à tout ce qui est composé de fromage.
    M. H. : J’aime bien les bonbons. J’en mange trop.
  • Une autre passion ?
    G. P. : La danse. J’ai commencé à 4 ans. J’ai pratiqué de la danse classique et du jazz modern. Et là je fais aussi de la danse de salon.
    M. H. : Mon fils de 3 ans, Justin. Il aime déjà le matériel agricole et les brebis. Il ne sait pas compter jusqu’à dix mais il connaît déjà toutes les marques de tracteurs.