Quels sont les principaux domaines de recherche scientifique actuellement financés par la MSA ?

Des axes scientifiques sont fixés pour chacun des appels à projets de recherche (AAP) construits à partir des besoins et des difficultés des populations agricoles. Le mal-être est une thématique majeure, abordée via la compréhension de la survenue du suicide, l’analyse du risque et des outils de prévention, l’articulation entre les métiers agricoles et la santé mentale.

Les autres domaines financés sont la transition agroécologique et la santé des agriculteurs, les actions de prévention et d’accompagnement déployées en MSA, les inégalités sociales ainsi que l’offre de santé et les expositions aux produits phytopharmaceutiques.

Comment ces recherches contribuent-elles à améliorer les services et le bien-être des affiliés ?

Nous avons le souci de financer des projets qui proposent des retombées directes pour les adhérents de la MSA, c’est d’ailleurs l’un des critères d’évaluation de l’AAP. Chacun d’eux est suivi par un comité technique que je préside, composé d’au moins un membre de la MSA. Les comptes-rendus des comités me permettent de débloquer les phases de financement, valoriser les résultats et transférer les connaissances dans les caisses. L’objectif étant d’ouvrir le dialogue, je mène plusieurs actions à cet effet : animation d’une communauté de la recherche, alimentation de ressources partagées, organisation de cafés de la recherche, diffusion de lettres d’actualité scientifique.

Risques professionnels, risque solaire, risque poussière, chimique, conditions de travail, ergonomie, offre de soins et de services… les thématiques sont variées et les projets répartis sur tout le territoire.

Je constate que les chercheurs ont la volonté de diffuser leurs résultats aux acteurs MSA sous différentes formes de restitution : rapports de recherche, recommandations, webinaires… Prochainement, nous organiserons des journées scientifiques, une autre contribution de la recherche à l’amélioration de l’offre de services et du bien-être des affiliés.

Comment intégrez-vous dans le projet scientifique de la MSA les besoins spécifiques des 35 caisses locales ?

Le projet scientifique s’est doté de deux instances : le conseil scientifique, présidé par Bernard Salles, professeur émérite des Universités et toxicologue, et le conseil d’orientation scientifique, présidé par Régis Jacobé, administrateur non salarié de la caisse centrale de la MSA (CCMSA). Le premier est composé de chercheurs et d’administrateurs MSA et le deuxième de directeurs CCMSA et d’élus, porte-parole du réseau des 35 caisses. La cellule recherche CCMSA, managée par Aïcha Salomé, attachée de direction auprès du médecin national, assure une coordination entre ces deux Instances. Ces acteurs apportent un regard avisé et croisé sur les sujets discutés en conseils, les besoins spécifiques des caisses MSA et les difficultés rencontrées par les populations agricoles.

En tant que chargée de mission, j’assure le suivi du fonctionnement de la démarche de recherche et le recensement des études et expérimentations soutenues localement par le réseau des caisses, selon une démarche bottom-up (NDLR : faire remonter les innovations depuis le terrain), appuyée par une quarantaine de correspondants recherche.

À partir de ce recensement, je publie le rapport « Études & Recherches » qui met en visibilité l’ensemble de l’activité scientifique selon les spécificités territoriales et renseigne sur la diversité des besoins des affiliés. Enfin, on observe une adhésion croissante des caisses MSA au Projet scientifique. Elles s’engagent de plus en plus dans l’AAP en soutenant des candidats dans la construction d’objets d’étude intégrant directement les réalités du terrain et les besoins des populations rurales et agricoles.

Appel à projets 2024

Les candidatures pour l’appel à projets 2024 sont ouvertes. Modalités sur www.msa.fr/lfp/recherche-innovation

Clôture de l’appel à projets phase 1 : 22 janvier 2024 minuit

Ouverture de l’appel à projets phase 2 : 16 mars 2024

Clôture de l’appel à projets phase 2 : 13 mai 2024 minuit

Photo : © Cécile Cayon