La fédération nationale des coopératives d’utilisation des matériels agricoles (FNCuma) et l’association InSite, qui propose du volontariat rural aux jeunes de 18 à 25 ans, l’avaient souhaité. La loi du 25 mars 2025 l’a fait. Une nouvelle forme de service civique spécifique à l’agriculture vient de voir le jour : le volontariat agricole.

Créé par la loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture, il vise à susciter des vocations, à faciliter les installations et les transmissions. Il est ouvert aux personnes âgées de 18 à 35 ans, afin de permettre à des jeunes ou à des adultes en reconversion de découvrir le monde agricole.

Un volontariat pour s’immerger

Sur le modèle du volontariat rural d’InSite, cette version agricole propose ainsi aux volontaires une véritable immersion de six mois maximum. Hébergés dans les communes rurales en partenariat avec les collectivités territoriales, ils découvrent une ou plusieurs exploitations agricoles et disposent d’un temps de découverte ou de formation dans un ou plusieurs établissements d’enseignement agricole. S’y ajoutent « des activités relatives au lien entre agriculture et territoire ».

Ce dispositif ne surgit donc pas de nulle part, l’étude d’impact 2021-2022 d’InSite sur le volontariat rural présente même des résultats prometteurs. En effet, 22 % des jeunes impliqués pendant six mois dans un village restent sur place après leur mission. Ils trouvent un emploi dans la continuité de leur mission ou ils choisissent de s’installer sur le territoire.

Expérimentation concluante

« Le défi de renouveler les générations ne peut se faire sur le seul périmètre de notre secteur agricole. Nous devons être imaginatifs et sortir des cadres », déclarait Pierre Supervielle, secrétaire général adjoint de la FNCuma, avant l’adoption de la loi. La FNCuma et InSite, incitateurs de la mesure, ont déjà testé cette version agricole du volontariat. En partenariat avec la direction générale de l’enseignement et de la recherche au ministère de l’agriculture, ils ont mené une expérimentation, à partir de la fin de l’année 2022, sur trois territoires pilotes, dans l’Aveyron, les Pays de la Loire et le Grand Est.

Pour ces volontaires précurseurs, les missions ont consisté à la création de liens entre des maraîchers nouvellement installés et des collectifs d’agriculteurs, un travail sur la mémoire paysanne ou encore l’animation d’un tiers-lieu agricole et rural. Une expérience concluante pour Didier Larnaudie, agriculteur et président de la fédération des Cuma de l’Aveyron, qui constate que : « La démarche expérimentale menée autour du volontariat agricole contribue fortement à créer du lien, parfois à réconcilier un public avec ses territoires ».