Comment voyez-vous votre rôle d’élue ?
Au départ, je me suis engagée car il manquait quelqu’un sur une liste. J’ai eu la surprise d’être élue mais je ne le regrette aucunement. C’est la possibilité, grâce à la MSA, d’agir concrètement sur mon terri-toire. Nous, élus, sommes un relais, un maillon d’une grande chaîne qui permet de faire le lien entre la MSA et les ressortissants agricoles. On construit du lien social au quotidien en animant et mettant en place des projets. C’est une chance d’avoir un régime qui le permet. Ce n’est pas le travail d’une seule personne mais de toute une équipe.
Depuis deux ans vous vous mobilisez sur la question de la prévention du suicide. Pourquoi ?
Nous sommes un canton très touché par ce fléau qui frappe toute la société. Le problème est encore plus aigu dans le monde rural et ici en Sarthe. Nous travaillons depuis deux ans à la constitution d’un réseau de veilleurs. En tant que sentinelles, nous avons été formées pour apprendre à déceler les signes du mal-être et tenter de prévenir la crise suicidaire. La formation nous a beaucoup remuées car nous venions de connaître un suicide juste avant dans notre secteur. La difficulté est de trouver un moyen de rencontrer la personne en souffrance tout en respectant son intimité car elle a souvent tendance à s’isoler.
Vous vous impliquez dans de nombreux autres projets ?
En effet, ils ont tous en commun d’essayer d’améliorer la vie sur notre territoire. On va par exemple organiser un café grands-parents en collaboration avec le centre social. Des rencontres pendant lesquelles papis et mamies échangent sur la façon de trouver leur place dans la diversité des types de famille de ce début du XXIe siècle. On a créé dans notre canton un système de transport solidaire, appelé Réso’ap — un vrai atout pour nos territoires et pour les personnes qui y vivent et ont du mal à se déplacer. Il s’adresse à toute personne, jeune ou moins jeune, qui a besoin de se déplacer pour un rendez- vous médical, ou aller faire ses courses, par exemple. On va également mener une action sur la maladie d’Alzheimer, en partenariat avec un lycée du secteur. On peut aussi citer des ateliers nutrition, du bien vieillir ou encore Peps Eurêka, une méthode pour entretenir sa mémoire, autant d’activités qui permettent d’améliorer sa santé et qui donnent aux habitants du canton des occasions de se rencontrer.
Est-ce qu’une action ou un événement vous a particulièrement marquée ?
Le bon côté de notre mission, c’est que comme on se trouve au contact direct de la population, on en voit tout de suite l’utilité. J’ai par exemple en tête, l’organisation des visites d’une aide-ménagère et de livraison de plateaux repas chez une dame de 67 ans qui vivait isolée avec son papa de 90 ans en perte d’autonomie. Il faut continuer à préserver et à dynamiser la vie sur nos territoires et notre système social, c’est pourquoi j’invite mes collègues salariés à se présenter et à voter aux prochaines élections.