Organisé par la MSA d’Armorique, ce challenge est l’action phare du programme d’accompagnement à la prévention pour les travailleurs en situation de handicap. Pour que les salariés préservent leur corps le plus possible et ne s’usent pas au travail.
Le pari de la prévention
Aux manettes : Pauline Lecorguillé et Sylvain Héder, conseillers risques professionnels à la MSA d’Armorique, avec l’appui de l’équipe de la santé-sécurité au travail. Éviter les chutes – Dans le secteur agricole, les chutes de hauteur sont fréquentes. Pour les éviter, il faut sensibiliser les professionnels et leur proposer des solutions. Mission accomplie avec l’animation Pare à chutes. Ne pas malmener son corps – Pas question de se casser le dos en portant une charge ou de risquer la chute en soulevant une brouette. Il suffit d’acquérir les bons gestes et postures, conciliant ainsi sécurité et efficacité. Travaux pratiques pour tout le monde ! Se souvenir des consignes de sécurité – Beaucoup d’Esat ont une activité de jardins espaces verts. Révision des fondamentaux avec l’équipe des conseillers en prévention pour préparer le balisage d’un chantier et protéger l’ensemble de l’équipe intervenant en bord de route, vérifier les machines et outils et appliquer les consignes de sécurité lors de leur utilisation, porter les équipements de protection individuelle adaptés… Libre de rouler – La mobilité est une condition essentielle pour l’autonomie et l’insertion sociale et professionnelle. L’absence de moyen de locomotion peut donc constituer un handicap supplémentaire. Alors certains travailleurs s’équipent. Qu’ils se déplacent à pied, en deux-roues ou en voiturette, les dangers de la route sont présents. Plusieurs ateliers étaient consacrés au sujet. Ici, le simulateur de conduite. Se respecter – Parfois, les mots font plus mal que les coups. Les comédiens de la compagnie Impro infini n’ont pas hésité à enchaîner des saynètes et des tirades provocantes pour évoquer le respect de l’autre, l’écoute, le harcèlement ou encore l’hygiène corporelle et faire réagir le public. Interactivité garantie. Revoir son code – La voiturette à double commande de l’association Don Bosco a permis aux conducteurs de passer un quart d’heure au volant sur la route au côté d’un moniteur. Une opportunité pour revoir les règles et usages de la route et prendre confiance. Pour utiliser ce type de véhicule, aucune formation n’est obligatoire pour les personnes nées avant 1988. Un jeu de l’oie pour parler secourisme et des questions-réponses afin d’échanger sur les bons réflexes à avoir quand une personne se blesse ou est victime d’un malaise. Manger équilibré – Composition et équilibre des repas, choix des aliments, on décode tout cela avec les diététiciennes de l’association Défi santé nutrition pour glaner des informations utiles et facilement applicables, et continuer de manger avec plaisir et sans excès.
3 questions à …

Pauline Lecorguillé, conseillère en prévention à la MSA d’Armorique.
Pourquoi un challenge pour les établissements et services d’aide par le travail (Esat) ?
C’est l’occasion de rassembler les établissements des Côtes-d’Armor et du Finistère, constitués de plusieurs équipes. Au total, 230 usagers, accompagnés de leur moniteurs, sont présents. Notre message s’articule autour de la prévention en situation de travail, notamment pour les activités de jardins et espaces verts, mais aussi pour la vie quotidienne –alimentation, sécurité routière, dangers numériques. Pour préparer ce challenge, nous avons organisé une réunion avec les Esat il y a un an afin de recueillir leurs besoins.
Toute l’équipe santé-sécurité au travail (conseillers en prévention, infirmiers en santé au travail et médecins du travail) s’est mobiliséé pour animer divers ateliers : secourisme, sécurité en espaces verts, prévention des risques liés à l’activité physique, des chutes de hauteur, dangers sur une exploitation agricole. De nombreux partenaires nous ont rejoints pour sensibiliser à la sécurité routière, à l’hygiène alimentaire…
Quelles sont les nouveautés de cette édition ?
Les Esat avaient formulé plusieurs attentes : ils nous ont par exemple fait part de sujets délicats à traiter : le respect de l’autre et l’hygiène corporelle. Pour les appréhender, nous nous sommes tournés vers la compagnie théâtrale Impro infini. Elle a imaginé quelques saynètes à partir de situations décrites par les établissements. Les deux comédiens, Romain et Pamela, parfois provocants, ont grossi le trait pour aborder l’écoute de l’autre, l’attitude à adopter en cas de harcèlement, et décoder, avec la participation active des spectateurs, plusieurs situations du quotidien.
Autres préoccupations émergentes : l’augmentation de la place des écrans, l’addiction aux téléphones portables et aux réseaux sociaux ; nous avons reçu le concours de l’instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) qui a animé un atelier de sensibilisation et ouvert le dialogue avec les personnes en situation de handicap sur leurs pratiques. Le développement de la conduite de voiturettes préoccupe aussi les établissements.
L’association Don Bosco, qui dispose d’une voiturette-école à double commande, a répondu présent pour apporter des informations aux conducteurs de ce type de véhicule. Ceux-ci ont pu prendre le volant et revoir avec le moniteur les règles de circulation, l’usage des clignotants, la façon de s’insérer dans un rond-point… Enfin, pour répondre à l’ensemble des demandes exprimées, une animation pédagogique et ludique était consacrée aux chutes de hauteur.
Comment accompagnez-vous les établissements ?
Nous assurons des interventions sur le secourisme, le port de charges, les échauffements à pratiquer avant les exercices physiques, ceci en complément du travail quotidien réalisé par les moniteurs d’ateliers auprès de leurs équipes. Nous pouvons éventuellement être sollicités pour des aménagements de postes. Le challenge, grand moment de convivialité et d’échange pour les équipes des établissements, nous donne également l’occasion de faire une piqûre de rappel sur tous ces messages de prévention.