Gérée « par et pour » le monde agricole, la MSA fait le choix du dialogue. Lancée début novembre, la concertation « Construisons + Simple » est destinée à recueillir les attentes et propositions de ses adhérents sur la simplification des démarches administratives.

« La simplification ne peut se faire d’en haut, sans nos adhérents. Elle doit se faire avec eux », affirme Jean-François Fruttero, président de la MSA et viticulteur dans l’Hérault. Dans un contexte de transitions agricoles, sociales et numériques, l’organisme veut alléger les procédures et améliorer l’accès aux droits. « La simplification, souligne-t-il, n’est plus un luxe, mais une condition de la confiance. »

Une concertation ouverte à tous

La qualité de la relation avec ses adhérents est un enjeu majeur pour le régime agricole. Les manifestations de 2024 et 2025 ont mis en lumière la lourdeur de certaines démarches, vécue comme une contrainte supplémentaire dans un quotidien déjà exigeant. Des difficultés bien connues sur le terrain.

Face à cette réalité, la MSA veut construire des réponses concrètes et adaptées à tous ses publics – exploitants, employeurs, salariés ou retraités. « Simplifier, c’est respecter le temps et l’engagement de ceux que nous accompagnons », insiste Jean-François Fruttero.

Pour mener cette consultation à grande échelle, la MSA s’est associée à une plateforme civique indépendante spécialisée dans la participation citoyenne. « C’est une première pour un organisme de sécurité sociale, souligne Marthe Nagels, responsable de la démocratie participative chez Make.org. La MSA fait le pari de la confiance dans l’intelligence collective. Elle veut écouter ses adhérents et coconstruire des solutions réalistes et utiles. »

Make.org conçoit des plateformes ouvertes à tous, sans inscription ni mot de passe. En quelques clics, chacun peut voter, commenter ou proposer une idée depuis un ordinateur ou un téléphone. « Nous avons voulu un dispositif fluide, intuitif et inclusif, explique Marthe Nagels. Notre objectif n’est pas de recueillir des opinions abstraites, mais des idées concrètes pour simplifier la vie quotidienne. »

Résultats attendus en février

Chaque idée sera analysée afin de dégager des priorités d’action et des solutions, qui seront présentées au Salon de l’agriculture 2026. Elles serviront de base à la refonte de certains services, tels que l’espace privé en ligne, l’accueil, les procédures de déclaration, l’accès aux droits ou encore le développement de nouveaux outils numériques.

Cette concertation pourrait également aboutir à la publication d’un livre blanc ou d’un manifeste adressé à l’État, notamment sur le volet réglementaire.

Pour Make.org, l’initiative illustre une évolution plus large de la relation entre institutions et citoyens. L’entreprise a déjà accompagné la CCI France, Radio France, la MAIF ou l’Urssaf dans des démarches similaires. « Ces concertations montrent qu’en associant les usagers, on renforce la crédibilité et l’efficacité des décisions », estime Marthe Nagels.

« Simplifier est un acte de respect envers le monde agricole, ajoute Jean-François Fruttero. Nous voulons bâtir, avec eux, une protection sociale plus fluide, plus lisible et plus humaine. »

Pour participer :
👉 construisons-plus-simple-msa.make.org

C’est quoi une civic tech ?

Le terme civic tech, pour technologie civique, désigne l’ensemble des outils numériques favorisant la participation des citoyens à la vie publique. Ces plateformes permettent de débattre, voter ou proposer des idées sur des sujets collectifs.

Leur mission : recueillir l’intelligence collective et transformer ces contributions en propositions concrètes et exploitables.